Des chercheurs français de l'Inserm ont découvert une protéine de transport sécrétée par le rein, la «Lipocaline 2», qui pourrait permettre de prédire la progression des maladies chroniques des reins.

Publiés dans l'édition d'octobre de The Journal of Clinical Investigation, ces travaux pourraient constituer un espoir majeur pour les personnes atteintes de ce type de maladies dont le diagnostic est actuellement tardif. Les chercheurs envisagent d'utiliser cet outil pour détecter et assurer le suivi des maladies rénales chroniques.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l'Inserm ont étudié les mécanismes moléculaires, encore peu connus des scientifiques, de la progression des maladies rénales chroniques sur deux souches de souris. Résultat, ils ont démontré que le gène codant pour la protéine «Lipocaline 2» avait un impact sur la progression de la maladie.

La protéine en question pourrait accélérer la dégradation rénale et s'exprimerait plus fortement dans la souche responsable du développement des lésions rénales sévères. En outre, les chercheurs ont découvert que l'expression de la «Lipocaline 2» était associée à l'intensité des lésions et que son inactivation pouvait prévenir la progression des lésions rénales.

Les scientifiques ont également observé une quantité anormalement élevée de la protéine dans le rein des personnes atteintes de maladies rénales chroniques. La présence de la «Lipocaline 2» dans les urines était d'ailleurs associée à une progression rapide de la maladie vers l'insuffisance rénale terminale.

«Il s'agit d'une découverte très importante pour les patients atteints de maladies rénales chroniques car l'excrétion urinaire de ce médiateur est capable de prédire l'évolution de la maladie. Cette avancée est d'autant plus essentielle pour les malades, que la plupart des patients atteints de maladies rénales chroniques ignorent leur maladie», indiquent les principaux auteurs de l'étude.