Des bas niveaux de sérotonine dans le cerveau seraient associés au syndrome de la mort subite du nourrisson. C'est du moins la conclusion de chercheurs américains de l'Université Harvard, dont les résultats ont été dévoilés par l'Institut américain de la santé, et qui ont rapidement fait le tour du monde.

Dr Hannah Kinney, de Harvard, soutient qu'un manque de sérotonine, cette substance chimique du cerveau qui permet les messages entre les cellules cérébrales, diminuerait la capacité des nourrissons à réagir normalement en cas de diminution de l'oxygène ou d'un taux élevé de dioxyde de carbone (CO2) qu'ils accumulent en dormant sur le ventre.

De nombreuses études ont déjà démontré dans le passé qu'il n'est pas bon de coucher un bébé sur le ventre, mais c'est la première fois que des chercheurs font un lien entre la sérotonine et le syndrome. Cette substance, lorsque déréglée, est aussi associée à la dépression. Elle joue par ailleurs un rôle dans le contrôle du rythme cardiaque et de la respiration.

Afin d'en arriver à cette découverte, les chercheurs ont pratiqué une autopsie sur une quarantaine de nouveau-nés victimes du syndrome. Selon leur analyse, 26% des cas (35 bébés) avaient un taux de sérotonine en bas de la normale. D'autres autopsies ont été pratiquées sur des nourrissons morts d'une autre cause, comme par exemple une maladie, pour en arriver à tracer un rapport de causalité.

Selon les auteurs, cette découverte est un indicateur important de l'origine biologique du syndrome qui constitue la principale cause de décès chez les nourrissons nord-américains de 28 mois et moins. La prochaine étape consistera à mettre au point un moyen médical d'identifier les enfants à risque et surtout de prévenir le syndrome fatal.

Les détails de cette étude sont publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).