Une première au Québec et au Canada: un vaccin pour prévenir le zona est maintenant disponible pour les personnes âgées de soixante et plus.

C'est le Dr Fernard Turgeon, microbiologiste-infectiologue, qui s'est fait administrer la toute première dose, mardi, à la Clinique Santé-Voyage de la Fondation du CHUM, par son collègue, le Dr Robert Provencher.

Le vaccin, qui se nomme Zostavax, est commercialisé par Merck Frosst. Selon une étude réalisée auprès de 38 500 sujets, son taux d'efficacité est de 51%, soit environ 65% chez les personnes âgées de 70 ans et moins et entre 40 et 45% chez les 70 ans et plus.

Mais pour les douleurs, les complications et les maladies qui suivent un zona, le taux d'efficacité est de 73%, souligne le Dr Provencher. «Le vaccin n'est pas couvert par l'assurance-maladie, signale l'omnipraticien. C'est 150$, plus les frais d'administration.»

«On dit que tous ceux qui ont eu la varicelle sont susceptibles d'avoir un zona, donc 95% des gens», explique Jo-Anne Hudon, directrice des services cliniques de la Fondation du CHUM. «En moyenne, une personne sur deux âgée de 60 ans et plus fera un zona», ajoute le Dr Provencher.

Pour l'instant, le vaccin est seulement destiné aux gens de 60 ans et plus. «Les études n'ont pas été faites pour les 60 ans et moins», précise le Dr Turgeon, directeur des activités médicales de la Clinique Santé-Voyage de la Fondation du CHUM.

Le zona est une réactivation du virus de la varicelle. Ses symptômes sont souvent représentés par des épines, du feu et même par des décharges électriques. Cette maladie virale cause des éruptions cutanées douloureuses qui apparaissent le long d'un nerf ou d'un ganglion. Il peut en résulter des infections, et des atteintes à la vue et à l'ouïe.

«J'ai vu un zona ophtalmique avec des douleurs incapacitantes qui ont duré des années», indique le Dr Provencher.

Robert Grenier, 81 ans, a eu une grave crise de zona il y a deux ans. «Je me suis levé un matin et tout le côté gauche de mon visage était rouge et douloureux. Mon oeil était presque hors de son orbite, raconte le résidant de Mont-Saint-Hilaire. Trois jours après, ce n'était pas endurable, tellement que je pleurais comme un enfant.»

Le premier médecin qu'il a rencontré pensait que c'était une piqûre d'insecte. «Je crois que certains médecins devraient être plus renseignés sur la maladie du zona», dit aujourd'hui M. Grenier. Même lui ne connaissait pas la maladie quand il avait 60 ans. S'il avait su que de telles douleurs existaient et qu'elles auraient pu être prévenues, il n'aurait pas hésité une seconde à se faire vacciner.

Pour l'instant, le Zostavax - dont les conditions de congélation sont spécifiques - est disponible dans une douzaine d'établissements médicaux de la grande région de Montréal. Pour consulter les cliniques et les cabinets où le vaccin est offert, on peut consulter le www.zostavax.ca.