Un patient greffé du visage et des mains début avril en France, est mort d'une «défaillance cardiaque» au cours d'une intervention chirurgicale le 8 juin, a indiqué lundi le professeur Laurent Lantiéri qui avait codirigé cette première médicale mondiale.

Le patient, âgé de trente ans, a présenté quatre semaines après la greffe une infection des tissus greffés au visage et c'est lors d'une intervention chirurgicale pour essayer d'éliminer cette infection, qu'il a eu une «défaillance cardiaque», a indiqué le professeur dans un communiqué.

«Nous n'avons pas d'explication sur cet arrêt cardiaque», a ajouté le chirurgien, précisant que les résultats de l'autopsie n'étaient pas encore connus.

«Toutes les biopsies que nous avons faites montrent qu'il n'y a absolument aucun rejet», a poursuivi le professeur Lantiéri. «Ce n'est pas un problème vasculaire non plus. Le fait d'avoir une infection est un phénomène connu chez les greffés», a-t-il ajouté.

Le patient, gravement brûlé à la suite d'un accident en 2004, souffrait de graves séquelles lui interdisant toute vie sociale. Il avait été greffé le 4 avril 2009 à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil près de Paris.

Il s'agissait de la sixième greffe de la face dans le monde (4e en France), mais de la première greffe simultanée du visage et des mains chez un même patient.

Selon le Pr Lantiéri, «nous avons appris que techniquement c'était faisable chez les brûlés et que les paupières pouvaient fonctionner puisque quelques semaines après, les paupières qui n'avaient jamais été greffées auparavant montraient des mouvements».

«Ce patient âgé de 30 ans avait été gravement brûlé. Son handicap fonctionnel et esthétique ne pouvait être réduit que grâce à cette allogreffe» (greffe avec donneur), a souligné l'agence de Biomédecine, qui coordonne et encadre les activités de greffes d'organes en France.

L'agence estime dans un communiqué que les résultats de ce type d'opérations, avec donneurs, sont «encourageants»: «depuis 1998, cinq greffes d'avant-bras ont été réalisées en France, trois greffes partielles de la face et une greffe partielle de la face et des deux avant-bras».

«Sur ces neuf patients, on dénombre un décès post-greffe et une amputation du greffon deux ans après la greffe pour non observance du traitement immunosuppresseur (ndlr le 1er greffé avec une main de donneur, le Néo-zélandais Clint Hallam)», ajoute-t-elle.