Des chercheurs de Montréal viennent de mettre le doigt sur un nouveau moyen de dépister les personnes susceptibles d'être atteintes de maladies neurodégénératives comme l'alzheimer.

Ronald Postuma, de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, et Jacques MontPlaisir, de l'Université de Montréal, ont constaté que plus de la moitié des personnes qui souffrent de troubles sévères du sommeil paradoxal ont une maladie neurodégénérative dans les 12 années qui suivent leur diagnostic. Le risque croît lentement mais sûrement avec les années: il va de 17 % après cinq ans à 40,6 % après 10 ans, ce qui établit de façon très claire le lien entre les deux états, indiquent les auteurs de la recherche publiée dans la revue Neurology du 24 décembre.

Les troubles sévères du sommeil paradoxal - à ne pas confondre avec l'insomnie - dont souffraient les 93 patients qui ont participé à cette étude à l'hôpital du Sacré-Coeur sont rares et ne touchent qu'une proportion très restreinte de la population. Mais les bénéfices associés à cette découverte pourraient dépasser de loin ce groupe, espèrent les auteurs de la recherche.

Les maladies neurodégénératives sont actuellement très difficiles à diagnostiquer avec certitude avant un stade très avancé parce que les médecins ne disposent que de très peu d'information à l'heure actuelle sur les symptômes annonciateurs. Or, en suivant très régulièrement les patients atteints de ces troubles du sommeil, les chercheurs croient qu'il serait possible d'établir une nouvelle liste de signes avant-coureurs de maladies aussi répandues que le parkinson ou l'alzheimer, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles méthodes de dépistage plus précoce.