L'excès d'énergie électrique générée par le coeur pourrait en partie alimenter un jour des stimulateurs cardiaques ou des défibrillateurs implantés, selon une étude publiée lundi.

Une expérience a montré d'un micro-générateur alimenté par les battements du coeur a produit près de 17% de l'électricité nécessaire pour faire fonctionner un pacemaker qui règle le rythme cardiaque.

«Cette expérience a prouvé que ce concept fonctionnait», souligne le Dr Paul Roberts, M.D., électrophysiologiste à l'hôpital universitaire de Southampton en Grande Bretagne, principal auteur de cette recherche.

Cette étude a été présentée à la conférence annuelle de l'American Heart Association réunie depuis ce week-end à la Nouvelle-Orléans (Louisiane).

«Récupérer les excédents d'énergie cardiaque pourrait représenter une transition majeure dans la technologie des pacemakers et défibrillateurs implantables car les ingénieurs disposeront de davantage d'énergie électrique pour travailler et développer de nouveaux instruments», poursuit le Dr Roberts.

Une amélioration des générateurs utilisant cet excédent d'énergie électrique du coeur pourrait permettre de mettre au point des stimulateurs et défibrillateurs implantables plus compacts et plus sophistiqués fonctionnant plus longtemps, selon l'auteur de cette recherche.

Quand le coeur bat à 80 battements par minute, le microgénérateur expérimental récupère 4,3 microjoules par cycle cardiaque. Cette production d'énergie peut augmenter de 140% quand le coeur bat de 104 à 128 fois par minute.

Le niveau d'énergie diminue quand ces chercheurs ont induit un ralentissement du rythme cardiaque ou abaissé la tension artérielle.

Implanté un mécanisme de récupération des excès d'énergie engendrés par le coeur n'a provoqué aucun dommage au tissu tapissant l'intérieur du muscle cardiaque, précise l'auteur de cette étude.

La prochaine génération de pacemakers devrait durer beaucoup plus longtemps et pourrait aussi être programmés avec davantage de fonctions pour surveiller le fonctionnement du coeur, selon le Dr Roberts.

Il est aussi concevable que les prochains pacemakers et défibrillateurs pourraient grâce à ce système de récupération des excédents d'énergie, être suffisamment au point un jour pour permettre d'alimenter électriquement ces instruments indéfiniment.