Des chercheurs français ont découvert une nouvelle voie que l'organisme utilise pour faire assimiler le glucose par les cellules et qui pourrait déboucher sur la mise au point de nouveaux traitements du diabète le plus répandu.

Ces travaux sur cette «voie de secours» ou seconde voie qui fait appel à une protéine, l'apeline, sont publiés la revue spécialisée américaine Cell Metabolism datée du 5 novembre.

En temps normal, cette seconde voie n'assure qu'une faible part de l'intégration du sucre.

Le sucre, naturellement présent dans le sang sous forme de glucose, est stocké dans le foie ou la graisse grâce à l'action de l'insuline. Selon les besoins de l'organisme, le glucose est stocké ou directement utilisé pour assurer le bon fonctionnement du coeur, du cerveau, des muscles entre autres.

Mais la détérioration de ce mécanisme peut survenir parce que le corps ne produit plus d'insuline (diabète de type 1) ou parce que les cellules du foie et des graisses ne réagissent plus à l'insuline (diabète de type 2, le plus répandu). Les cellules ne sont alors plus capables d'assimiler le sucre. Ce qui entraîne une augmentation du sucre dans le sang causant l'apparition du diabète et de ses nombreuses complications.

L'équipe de Philippe Valet de l'Institut de médecine moléculaire de Rangueil-Inserm, Toulouse, a mis en évidence une deuxième voie ou «voie de secours» d'assimilation du glucose par les cellules, reposant sur l'apeline.

Cette dernière passe notamment par un récepteur, une «porte d'entrée» différente de celle de l'insuline. L'apeline est une hormone secrétée par la graisse (par des cellules appelées adipocytes). L'augmentation naturelle de sa production observée par l'équipe chez des obèses serait un moyen utilisé par l'organisme pour retarder la survenue d'un diabète.

Les chercheurs ont activé cette seconde voie en injectant de l'apeline à des souris diabétique et ont ainsi réussi à améliorer l'utilisation du glucose par les muscles et la graisse, aboutissant à ramener près de la normale les taux de sucre dans le sang, qui étaient trop élevés du fait de leur maladie. Chez ces rongeurs les injections d'insuline étaient devenues inefficaces.

«Il reste maintenant à vérifier l'action de cette protéine chez l'homme», relève Philippe Valet.

«Nous développons une molécule de synthèse, analogue à l'apeline, qui pourrait être prise par la bouche et utilisée si les tests chez l'homme s'avèrent encourageants», ajoute-t-il auprès l'AFP.