Le sida ou syndrome de l'immunodéficience acquise, dont le virus a été identifié il y a 25 ans par l'équipe de Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, récompensés par un prix Nobel de médecine lundi, est provoqué par une infection virale qui attaque le système immunitaire.

L'agent du sida détruit certains globules blancs, ce qui met le malade à la merci d'infections dites opportunistes (tuberculose, pneumocytose, toxoplasmose...) ou de certaines tumeurs cancéreuses (sarcome de Kaposi, lymphomes malins).

Transmis par voie sexuelle, sanguine ou de mère à enfant lors de la grossesse ou de l'allaitement, le virus de l'immunodéficience humaine (le VIH-1, le plus massivement répandu sur la planète, ou le VIH-2) se reproduit en parasitant notamment les lymphocytes T4 ou CD4, des globules blancs qui jouent le rôle de chefs d'orchestre du système immunitaire.

À l'issue du processus de multiplication, les nouveaux virus détruisent la cellule qui leur a servi de nid et vont en infecter d'autres. Cette destruction provoque une déficience du système immunitaire.

L'usage réserve le terme de sida, ou de sida déclaré, aux formes majeures de cette déficience, caractérisées notamment par une baisse du taux de lymphocytes CD4 au-dessous de 200 par millimètre cube, le taux normal étant de 800 à 1.000 par millimètre cube.

De nombreux séropositifs (porteurs du VIH) ne sont donc pas considérés comme malades.

Les médicaments anti-VIH agissent à différentes étapes, pour empêcher le virus d'entrer dans la cellule, de se répliquer dans celles déjà infectées ou encore d'y achever sa formation pour aller infecter d'autres cellules.

Après l'AZT, le premier médicament anti-VIH commercialisé en 1987, l'arrivée en 1996 des trithérapies associant trois antirétroviraux a marqué une étape-clé.

Ces soins ont transformé le sida en maladie chronique de longue durée pour beaucoup de patients des pays développés. Le traitement est en effet un traitement à vie : même devenu indétectable dans l'organisme, le virus y reste tapi.

Ses fréquentes mutations, dues à des défauts dans la copie de son matériel génétique, entraînent les chercheurs dans une course contre la montre pour mettre au point de nouvelles générations de médicaments contre le VIH, destinées à prendre le relais dès qu'il trouve la parade aux précédentes.

Données, dates et chiffres

Le virus du sida ou syndrome de l'immunodéficience acquise a été isolé pour la première fois il y a 25 ans par l'équipe du Pr Luc Montagnier et de Françoise Barré-Sinoussi, qui ont obtenu lundi le prix Nobel de médecine pour cette découverte.

L'équipe de Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann, de l'Institut Pasteur, le baptise alors LAV (Lymphadenopathy associated Virus). Un an plus tard, le Pr Robert Gallo, aux États-Unis, annonce avoir isolé un virus qu'il appelle HTLV-III, qui s'avère être le même que le LAV. C'est le début d'une polémique sur la paternité de la découverte qui s'achèvera en 1987.

Le sida est provoqué par une infection virale qui attaque le système immunitaire en détruisant certains globules blancs. L'usage réserve le terme de sida aux formes majeures de cette déficience, qui mettent le malade à la merci d'infections dites opportunistes (comme la tuberculose) ou de certaines tumeurs cancéreuses.

Le 13 mars 1986 est mis au point le premier médicament, l'AZT, qui ralentit la progression du virus. Deux ans plus tard apparaissent de nouveaux médicaments qui, en combinaison, permettront des trithérapies réduisant fortement la charge virale.

En 2000, l'Afrique du Sud devient le pays le plus touché par la pandémie. Les Nations unies fixent à 2015 la date où la propagation doit être stoppée.

En 2002 est créé le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui rassemble des crédits internationaux et répond aux demandes de pays particulièrement touchés.

En 2003 le premier plan PEPFAR américain consacre 15 milliards de dollars à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Un deuxième plan Pepfar est annoncé en 2008, de 50 milliards de dollars.

En 2006, les Nations unies se fixent l'objectif de fournir traitements ou moyens de prévention à tous d'ici 2010.

À ce jour, 33 millions de personnes -dont 2 millions d'enfants- sont séropositives. En 2007, il y a eu 2 millions de morts et 2,7 millions de nouvelles infections. L'Afrique sub-saharienne reste de loin le premier foyer d'infection dans le monde, avec 67% de la population mondiale infectée et 90% des enfants.