Un groupe de plus de 150 chercheurs de plusieurs pays ont établi une liste de 13 gènes qui prédisposent au risque d'accidents coronariens, ce qui pourrait aider à trouver de nouvelles armes contre les maladies de coeur, la première cause de décès dans le monde.

Un total de 167 chercheurs appartenant à plus de 100 organisations du Canada, d'Europe et des États-Unis ont étudié les données fournies par 14 études de l'ADN de plus de 140 000 personnes d'origine européenne.

Ils ont pu établir ainsi que celles dont la famille connaissait des cas d'athérosclérose - une accumulation de graisses sur la paroi de certaines artères - présentaient de petites variations du code de 13 gènes.

L'étude, publiée dimanche dans le journal Nature Genetics, double le nombre de gènes connus pour favoriser les maladies cardiaques, elles-mêmes imputables à 50% à la génétique mais aussi au mode de vie, tel que tabagisme, consommation d'alcool et manque d'exercice.

Pour Thomas Quertermous, professeur de médecine cardiovasculaire à l'université de Stanford (Californie), il s'agissait de trouver, «parmi les quelque 3 milliards de bases que comporte l'ADN, quelques bases différentes chez quelques personnes», qui entraînaient «un changement du fonctionnement d'un gène ou d'un ensemble de gènes, influant lui-même sur le risque d'avoir une maladie de coeur».

«C'est comme chercher la modification d'une lettre dans un mot dans l'Encyclopédie Britannica», a-t-il relevé.

Selon Robert Roberts, président de l'Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa, cette découverte «ouvre de nouvelles avenues pour de nouvelles thérapies».

«Il faut comprendre maintenant comment ces gènes fonctionnent, ce qui améliorera considérablement notre connaissance de la maladie et pourrait aider à mettre au point de nouveaux traitements», a souligné Nilesh Samani, professeur de cardiologie à l'Université de Leicester.