Un consortium international de chercheurs américains et européens a identifié cinq nouveaux facteurs de risque génétiques de la maladie de Parkinson.

Leurs travaux, qui résultent d'une collaboration internationale entre les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Islande, sont publiés mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet. Ils ont été menés en France par Alexis Brice (Inserm, Centre de Recherche de l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à Paris), et Maria Martinez (Inserm, Toulouse).

Au terme d'une vaste analyse, les chercheurs ont abouti à l'identification de cinq nouvelles régions chromosomiques contenant des gènes impliqués (ACMSD, STK39, MCCC1/LAMP3, SYT11 et CCDC62/HIP1R), tout en confirmant six autres régions de susceptibilité à la maladie (gènes MAPT, SNCA...). Dans la forme commune de la maladie, aucune des variations génétiques n'est à elle seule responsable la survenue de cette atteinte du système nerveux, mais leur conjonction augmente le risque.

À eux seuls, les variants des gènes MAPT et SNCA expliquent près de 30% du risque de survenue de la maladie de Parkinson.

Les chercheurs ont également évalué dans la population générale la distribution et les effets cumulés des facteurs de susceptibilité associés aux 11 régions chromosomiques incriminées.

Résultat: les 20% des individus qui portent le plus grand nombre de facteurs de susceptibilité ont 2,5 fois plus de risque de développer la maladie que les 20% d'individus porteurs d'un faible nombre de facteurs de susceptibilité.

Ces travaux précisent pour la première fois l'importance du rôle des facteurs de risque génétiques dans la survenue de la maladie de Parkinson dans la population générale.

L'identification de ces facteurs génétiques impliqués dans les formes les plus communes de la maladie de Parkinson va permettre non seulement des avancées importantes dans la compréhension de cette maladie neurodégénérative, mais aussi le développement d'outils diagnostiques et pronostiques, selon les chercheurs.

La maladie de Parkinson, deuxième maladie neurodégénérative après la maladie d'Alzheimer, est aussi la deuxième cause de handicap moteur après les accidents vasculaires cérébraux. On dénombre 10 000 nouveaux cas par an en France.