Des entomologistes américains ont procédé à la première analyse génétique des punaises de lit, qui pourrait conduire à de nouvelles méthodes d'extermination de ces insectes, dont la résurgence aux États-Unis, inquiète, selon leurs travaux publiés mercredi.



«Alors que les punaises de lit sont en passe de devenir l'une des principales nuisances des habitations partout dans le pays, nous avons une connaissance très limitée de leurs traits génétiques et de leurs mécanismes de résistance aux insecticides», explique Omprakash Mittapalli, professeur adjoint d'entomologie à l'Université de l'Ohio (nord) et coauteur de cette recherche.

«Cette étude est la première à élucider les caractéristiques génétiques de cet insecte et à obtenir des connaissances moléculaires fondamentales concernant les mécanismes potentiels de défense et les gènes qui pourraient jouer un rôle dans la résistance métabolique aux insecticides», précise-t-il.

L'étude paraît en ligne dans le journal PLoS ONE (Public Library of Science).

«L'hypothèse la plus souvent retenue pour expliquer la résistance aux pesticides de ces insectes envahisseurs est un ensemble de mutations dans certains gènes», indique Omprakash Mittapalli.

«Mais le rôle détoxifiant et antioxydant joué par des enzymes, qui expliquerait la résistance des punaises de lit aux insecticides, est très mal compris», dit-il.

Bien contrôlé depuis la Seconde guerre mondiale grâce à un usage étendu du DDT et d'autres insecticides aux effets durables, le nombre de punaises de lit (Cimex lectularius) a soudainement augmenté (jusqu'à 500%) en Amérique du Nord au cours de la dernière décennie et dans d'autres endroits du monde.

Cette invasion, qui n'épargne pas les hôtels de luxe, coûte des milliards de dollars annuellement aux propriétaires d'habitations et d'hôtels et requiert l'utilisation de grandes quantités de pesticides, même si la plupart sont inefficaces.

Outre la résistance aux insecticides, l'essor des voyages internationaux et l'échange de meubles d'occasion sont responsables de l'invasion, selon les auteurs de l'étude.