Une cour d'appel américaine a autorisé mardi temporairement la poursuite de la recherche sur les cellules souches embryonnaires financées par des fonds fédéraux, en attendant de prendre une décision définitive sur le fond.

Le jugement de la cour d'appel de Washington, qui n'a pas expliqué ses motivations mardi, suspend la décision d'un juge fédéral datant du 23 août et interdisant d'utiliser des fonds fédéraux pour ces recherches très prometteuses pour les scientifiques.

Dans un décret en mars 2009, le président Obama avait levé les restrictions sur l'utilisation de fonds publics imposées sous l'administration Bush pour des raisons morales et religieuses, en prônant «une recherche scientifique responsable».

Mais le 23 août, le juge fédéral Royce Lamberth avait décidé en référé d'interdire l'utilisation de fonds publics pour ces recherches estimant qu'elles entraînaient la destruction d'embryons, par ailleurs interdite par une loi américaine.

La procédure a été engagée par deux chercheurs travaillant sur des cellules souches adultes et des groupes chrétiens conservateurs pour qui l'embryon est déjà un être humain à part entière qui ne peut être détruit, même pour sauver d'autres vies.

Le 9 septembre, après un appel de l'administration Obama, la cour d'appel fédérale de Washington avait suspendu, en référé, la décision du juge Lamberth, permettant la poursuite de ce type de recherche.

La décision de mardi entérine la suspension de la décision du juge Lamberth jusqu'à la décision définitive de la cour.

La recherche sur les cellules souches embryonnaires est très prometteuse pour guérir des maladies telles que Parkinson, Alzheimer ou encore le diabète.

Lundi, lors de l'audience sur le fond, la cour d'appel de Washington était apparue divisée sur la possibilité d'interdire complètement la recherche publique sur les cellules souches embryonnaires.

Pendant plus d'une heure, trois juges de la cour d'appel avaient interrogé l'avocate de l'administration Obama, qui a expliqué que l'intérêt public subirait un «préjudice irréversible» si la recherche s'arrêtait.

Les trois juges avaient aussi interrogé l'avocat de scientifiques travaillant sur des cellules souches non-embryonnaires et des groupes chrétiens conservateurs dénonçant la destruction d'embryons.

Ils devraient rendre une décision définitive dans les trois mois.