Un gène qui permet au nouveau-né de passer brutalement du milieu aquatique dans le ventre maternel à la vie à l'air libre et de respirer pour survivre, a été identifié par des chercheurs français.

Leurs travaux, qui viennent d'être publiés dans une revue spécialisée américaine, The Journal of Neuroscience, ouvrent des perspectives pour mieux comprendre les troubles de la respiration chez l'homme depuis les apnées du sommeil jusqu'à la mort subite du nourrisson, principale cause de mortalité des nouveau-nés dans les pays occidentaux, selon le Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).

On se demandait en effet comment les mammifères se préparent, in utero, pour modifier radicalement leur respiration au moment de leur naissance, et passer ainsi d'une vie intra-utérine aquatique à l'autonomie aérienne.

Des chercheurs du CNRS, en collaboration avec les universités de la Méditerranée, Paris-Sud 11 et Paul Cézanne, en identifiant, chez la souris, un gène indispensable à la respiration et, par conséquent, à la survie à la naissance, apportent une réponse.

Chez les mammifères, le foetus se développe dans un milieu liquide où le cordon ombilical est la source d'oxygène et les fonctions pulmonaires sont pratiquement absentes.

On sait déjà que plusieurs circuits de neurones interviennent dans la respiration néonatale chez les mammifères. Dans une zone du cerveau postérieur, le «groupe para-facial respiratoire» regroupe ainsi des neurones qui impriment un rythme (comme un «pacemaker») à l'origine de mouvements respiratoires automatiques.

Les nouveau-nés de souris chez lesquelles le gène Tshz3 (qui commande la fabrication de la protéine TSHZ3) ne fonctionne pas, sont incapables de respirer et meurent à la naissance.

Chez ces nouveau-nés de souris déficients, les neurones du groupe para-facial respiratoire ne présentent pas l'activité rythmique qui les caractérise.

Ainsi, «un seul gène», le gène «Tshz3», est capable de contrôler, au niveau des neurones, le développement de composants du circuit indispensable à l'acquisition de la respiration à la naissance, notent les chercheurs.