Un cousin des premiers ancêtres de l'homme vivait dans les arbres il y a 54 millions d'années dans l'actuel Etat du Wyoming, aux Etats-Unis, et se fiait plus à son odorat qu'à sa vision, selon une étude publiée dans l'édition en ligne de mardi des Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS).

Une équipe de chercheurs dirigée par Mary Silcox a étudié par scanographie le crâne de 3,8 centimètres de diamètre du petit primate, baptisé Ignacius graybullianus.Ils ont ainsi pu modéliser sa structure cérébrale, révélant de grands lobes olfactifs mais un moindre développement des zones liées à la vision. Ce qui laisse penser qu'il s'agissait d'un animal nocturne se nourrissant d'insectes.

De nombreuses études sur les cerveaux de primates anciens se fondent sur les musaraignes arboricoles, qui ont un lien de parenté éloigné avec l'homme. Mais ces musaraignes «ne sont pas un bon modèle», affirme Mme Silcox, anthropologue de l'université de Winnipeg, au Canada, et chercheuse au muséum d'histoire naturelle de l'université de Floride.

L'Ignacius graybullianus représente une branche distincte dans l'arbre généalogique des primates, souligne le co-auteur de l'étude Jonathan Bloch, de l'université de Floride. «On peut le présenter comme un cousin de la principale lignée qui aurait conduit au bout du compte» à l'homme, explique-t-il.

Cet animal faisait partie d'une famille de primates primitifs, les Plesiadapiformes, qui a évolué entre l'extinction des dinosaures et les premiers ancêtres des primates modernes.

Les recherches ont été soutenues par l'Académie nationale américaine des sciences et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.