Une équipe internationale de chercheurs conduite par le ministère américain de l'Agriculture, a achevé le séquençage complet du génome du bovin, premier mammifère d'élevage séquencé.

Ces travaux qui ont requis six ans d'efforts et mobilisé plus de 300 chercheurs dans 25 pays, devraient permettre de produire de la viande de boeuf et des laitages de meilleure qualité tout en conduisant aussi à une plus grande compréhension du génome humain.

Le génome du bovin domestique (Bos taurus) contient approximativement 22 000 gènes dont 80% sont identiques à ceux du génome humain qui en compte environ 30 000.

Ces généticiens ont également découvert que l'organisation des chromosomes de l'homme est plus proche de celle de la vache que des chromosomes du rat et des souris, qui sont pourtant les animaux de laboratoire les plus utilisés comme modèle d'étude des maladies et des traitements humains.

Pour ce projet de séquençage baptisé, «Bovine Genome Sequencing Project» dont les résultats sont publiés dans la revue américaine Science datée du 24 avril, les chercheurs ont utilisé la race de vache Hereford, originaire du Royaume-Uni, qui se trouve partout dans le monde. De taille moyenne, avec une robe marron, elle est surtout élevée pour la production de viande.

«L'industrie de l'élevage est très importante pour le secteur agricole aux États-Unis avec un cheptel de plus de 94 millions de têtes estimé à 49 milliards de dollars», souligne dans un communiqué le ministre américain de l'Agriculture Tom Vilsack.

«Le décodage des séquences du génome bovin va permettre aux chercheurs de comprendre les causes génétiques des maladies affectant le cheptel ce qui permettra de produire de la viande et du lait plus sains tout en réduisant pour les éleveurs la dépendance des antibiotiques utilisés pour préserver la santé des animaux», ajoute-t-il.

«Le séquençage du génome bovin ouvre aussi une autre fenêtre sur notre propre génome car en comparant le génome humain à ceux de nombreuses autres espèces animales, nous pouvons mieux comprendre le mécanisme génétique des maladies», explique le Dr Raynard Kington, directeur par intérim des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) qui ont aussi piloté ce projet de recherche.