Une équipe de l'Institut Curie a identifié plusieurs nouvelles anomalies génétiques dans le neuroblastome qui devraient permettre d'affiner le diagnostic de cette forme de cancer touchant les jeunes enfants et d'adapter le traitement en conséquence.

Chaque année on compte environ 150 nouveaux cas de neuroblastome en France, la moitié des enfants atteints ayant moins de 2 ans.

Le neuroblastome se développe à partir du système nerveux sympathique et se caractérise par sa très grande variabilité d'évolution.

La génétique a déjà permis d'affiner le diagnostic, avec l'identification d'un facteur pronostique majeur : la présence de multiples copies du gène N-Myc dans une cellule tumorale est associée à un risque élevé de développer des métastases. Mais il existe aussi des formes de neuroblastome ne présentant pas d'amplification du gène N-Myc et qui sont pourtant très agressives.

L'équipe d'Olivier Delattre a identifié plusieurs autres anomalies génétiques prédictives de l'évolution de la tumeur, notamment des modifications à l'échelle des chromosomes.

Près de 500 neuroblastomes -dont l'évolution était déjà connue- ont ainsi été passés au crible de puces à ADN, grâce à une collaboration entre plusieurs départements de pédiatrie en Belgique, en Allemagne et en France.

Deux grandes familles d'altérations émergent de cette analyse, indique l'Institut Curie dans un communiqué. La présence d'altérations partielles des chromosomes est clairement associée à des tumeurs agressives. Au contraire les tumeurs «de bon pronostic» présentent des altérations touchant des chromosomes entiers.

«Une perte partielle du bras court du chromosome 1 ou du bras long du chromosome 11, et dans une moindre mesure du bras long du chromosome 1, est le signe d'un neuroblastome très agressif», selon les chercheurs.

Ces nouvelles données devraient permettre de repérer les enfants sans risques d'évolution métastasique, pour lesquels il sera possible de réduire la chimiothérapie et ses séquelles. Dans un second temps, il s'agira de mettre au point de nouvelles stratégies de traitement pour les formes très agressives.

Les résultats de l'équipe du Dr Delattre sont publiés dimanche dans le Journal of Clinical Oncology.