Le prix Abel de mathématiques a récompensé mardi le Canadien Robert Langlands, père du programme du même nom qui vise à relier la théorie des représentations à la théorie des nombres, a annoncé l'Académie norvégienne des Sciences et Lettres.

« Ce programme a fait appel à des centaines des meilleurs mathématiciens au cours des 50 dernières années. Il n'existe pas d'autre projet dans le monde des mathématiques modernes ayant une portée aussi large, ayant produit tant de résultats profonds et ayant mobilisé autant de personnes », a expliqué l'Académie norvégienne dans un communiqué.

Le programme Langlands trouve ses racines dans une lettre envoyée en 1967 par le mathématicien canadien au célèbre algébriste français André Weil, dans laquelle il lui faisait part d'idées novatrices.

Le jeune professeur de la prestigieuse université américaine de Princeton y suggérait en effet des liens entre deux domaines jusqu'alors considérés comme indépendants l'un de l'autre : la théorie des nombres et l'analyse harmonique.

M. Weil ayant fait largement circuler cette lettre, le sujet a depuis fait plancher un grand nombre de mathématiciens.

Aujourd'hui âgé de 81 ans, M. Langlands recevra le prix Abel des mains du roi Harald de Norvège le 22 mai à Oslo.

Portant le nom du mathématicien norvégien Niels Henrik Abel (1802-1829), la récompense dotée de 6 millions de couronnes (un peu plus d'1 million $CA) a été créée en 2003 par le gouvernement norvégien avec l'objectif de combler l'absence de prix Nobel de mathématiques.

Avec la médaille Fields, attribuée tous les quatre ans au cours du Congrès mondial des mathématiciens dont le prochain est prévu en août à Rio de Janeiro, c'est l'une des plus prestigieuses distinctions au monde en matière de mathématiques.