Une expédition canadienne a retrouvé hier le deuxième navire de l'expédition de Franklin, disparu corps et biens en 1848 en tentant de trouver le passage du Nord-Ouest vers l'Asie. Le Terror gît à 24 mètres de profondeur dans une baie du Nunavut. Contrairement à ce que croyaient les historiens, il semble avoir été abandonné par l'équipage, qui s'est entassé dans l'Erebus, retrouvé en 2014 plus au sud. Nos explications.

L'EXPÉDITION

L'expédition de Sir John Franklin a quitté l'Angleterre en mai 1845. À partir de 1848, 25 expéditions en 40 ans sont parties à sa recherche. Des témoignages d'Inuits et un message retrouvé en 1859 dans l'île du Roi-Guillaume ont permis de comprendre que les deux navires avaient été pris dans les glaces dès 1846 et que Franklin est mort en 1847. Les 134 matelots et officiers sont tous morts.

L'ÉPAVE

Selon le Guardian, le Terror a coulé lentement, à l'horizontale, avec ses écoutilles fermées. Ses trois mâts sont brisés. L'épave a été détectée à la toute fin de la semaine de fouilles subaquatiques dirigée par Parcs Canada, qui n'a pas voulu confirmer la nouvelle. Un robot a filmé des vitres intactes, des assiettes et deux bouteilles de vin dans les étagères, entre autres.

LA FONDATION

Le Guardian a reçu la nouvelle en exclusivité de l'Arctic Research Foundation, financée par Jim Balsillie, cofondateur de RIM, fabricant du Blackberry. La fondation affrète le Bergmann, qui, avec le Shawinigan de la Marine canadienne et le Laurier de la Garde côtière, étudie depuis la mi-août l'épave de l'Erebus et cherche celle du Terror. CBC a rapporté l'hiver dernier que Parcs Canada a eu des tensions en ce qui concerne des permis archéologiques avec le Nunavut.

LE NAVIRE

Construit en 1813 pendant les guerres napoléoniennes, le Terror était un peu plus petit que l'Erebus, mais il était dirigé par le second de l'expédition, Francis Crozier, qui l'a dirigé après la mort de Franklin en juin 1847. Les deux navires avaient été équipés d'innovations, des moteurs de locomotive à charbon de quatre chevaux et des plaques d'acier pour résister aux glaces.

LE CAPITAINE

Sir John Franklin en était à sa quatrième expédition en Arctique, dont deux à titre de capitaine, mais c'était la première qu'il commandait. Vétéran des guerres napoléoniennes, dont la bataille de Trafalgar en 1805, il était toutefois le quatrième choix pour cette expédition arctique, à cause de son âge, 59 ans, lors du départ de l'Angleterre, selon le National Geographic.

Photo fournie par l’Arctic Research Foundation

La cloche sur le pont de l'épave du Terror

Photo fournie par l’Arctic Research Foundation

La double barre à roue du Terror