Un des copilotes de l'avion solaire Solar Impulse 2 qui tente un tour du monde historique sans carburant s'est plaint mercredi des lenteurs de la bureaucratie indienne, ce qui ne devrait pas manquer d'embarrasser le premier ministre parti en guerre contre la paperasserie.

Bertrand Piccard, l'un des pilotes suisses du SI2, a expliqué à la presse que le décollage de l'appareil d'Ahmedabad dans l'État occidental de Gujarat avait été retardé à cause de formalités administratives.

L'avion a atterri mardi à Ahmedabad et devait en repartir dimanche pour une brève étape à Varanasi, toujours en Inde, avant de partir pour la Birmanie.

Solar Impulse n'a pu finalement décoller que mercredi en raison de problèmes d'autorisations, a déclaré à la presse avant le départ Bertrand Piccard.

«Le retard est dû à l'administration, aux papiers, aux tampons», a-t-il déclaré. «Je ne suis pas là pour accuser qui que ce soit. Je dis juste qu'au cours des cinq derniers jours, on a essayé de réunir les tampons nécessaires et que tous les jours, on nous disait demain». «Ça fait cinq jours qu'on essaye d'avoir les tampons et il nous en manque encore», a-t-il ajouté.

Ces déclarations devraient faire du bruit. Le Gujarat était dirigé par Narendra Modi avant que celui-ci ne devienne le premier ministre de l'Inde. Narendra Modi a déclaré la guerre à la bureaucratie, répétant sans cesse qu'il veut simplifier les formalités administratives et «dérouler le tapis rouge à ceux qui veulent faire des affaires en Inde».

Le SI2, parti d'Abou Dhabi le 9 mars, doit parcourir au total 35 000 kilomètres à la seule énergie solaire en survolant deux océans. Cette circonvolution prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet/début août.

Prévu en 12 étapes, le tour du monde est l'aboutissement de douze années de recherches menées par André Borschberg et Bertrand Piccard qui, outre l'exploit scientifique, cherchent à véhiculer un message politique.