Une nouvelle espèce d'oiseau gros comme le poing, la Timalie de Nonggang, a été découverte récemment dans des grottes souterraines du sud-ouest de la Chine. Selon certains experts, cette trouvaille pourrait en annoncer d'autres dans ce pays, riche en biodiversité.

Deux ornithologues, Zhou Fang et Jiang Aiwu, ont repéré pour la première fois cet oiseau noir, qui a de petites taches blanches sur la poitrine, en 2005. Depuis, ils ont confirmé qu'il s'agissait d'un spécimen jusqu'alors jamais répertorié. Ils l'ont baptisé la Timalie de Nonggang, ou Stachyris nonggangensis, en référence à la région de Chine où ils l'ont découvert.

«The Auk», la revue scientifique trimestrielle de l'Union des ornithologues américains, basée en Virginie, a présenté récemment dans ses colonnes cet oiseau. «Cela montre que beaucoup d'autres découvertes intéressantes pourraient être faites par les ornithologues en Chine», a commenté Nigel Collar, de «Birdlife International».

La Timalie de Nonggang préfère courir plutôt que voler, et semble passer la majeure partie de son temps au sol, recherchant des insectes entre les pierres et sous les feuilles tombées par terre, a expliqué Zhou Fang. Une centaine de Timalies de Nonggang ont été identifiées jusqu'à présent dans la réserve naturelle de Nonggang, dans le sud-ouest de la Chine.

Selon Zhou Fang, il est possible qu'on trouve aussi des oiseaux de cette espèce entre la frontière nord du Vietnam et le sud-est du Yunnan, en Chine, les conditions de vie étant à peu près les mêmes dans ces régions pour les volatiles.

«Je suis très content de pouvoir apporter une contribution à la recherche ornithologique en découvrant la Stachyris nonggangensis», a commenté Zhou Fang dans un communiqué. «Cette découverte montre qu'il reste des oiseaux qui n'ont pas encore été identifiés en Chine, un territoire très vaste, riche en biodiversité.».

Xi Zhinong, fondateur de l'association de protection de l'environnement «Chine sauvage», s'est dit «très content, excité et surpris» d'apprendre qu'un nouvel oiseau avait été découvert. D'après lui, de telles découvertes devraient devenir plus fréquentes en Chine, d'autant que des amateurs se joignent aux professionnels à la recherche de nouvelles espèces.

«Ces dernières années, de plus en plus d'amis des oiseaux et de photographes participent à la recherche d'oiseaux sauvages», a affirmé Xi Zhinong. «Sans aucun doute, la participation de ces non-professionnels a fait avancer la recherche en matière de flore et de faune sauvage.»

Mais Zhou Fang a mis en garde contre les dangers que représentent le développement rapide du pays et la pollution croissante, affirmant que cela pourrait menacer beaucoup de zones riches en biodiversité comme le karst, un paysage façonné dans des roches calcaires.

«La fragilité de l'écosystème karstique et sa destruction par l'homme constituent de graves menaces pour la survie des oiseaux. Il est très urgent de poursuivre les recherches et de protéger les oiseaux dans cet habitat», a-t-il souligné.