Denis Thérien aime bien comparer le Québec à la Suisse. La province a coiffé le pays européen au fil d'arrivée du classement international des universités de l'influent hebdomadaire britannique Times Higher Education.

McGill arrive au 20e rang alors que l'Institut fédéral de technologie de Zurich doit se contenter du 24e rang. La Suisse a trois universités dans le Top 100 du THE, contre deux pour le Québec - l'Université de Montréal arrive au 91e rang.

Vu le standing international de la patrie de Guillaume Tell, la comparaison est flatteuse. «Ces succès-là montrent que le système d'éducation universitaire québécois fait partie de l'élite internationale, qu'il a acquis beaucoup de maturité», explique M. Thérien, qui est vice-principal à la recherche et aux relations internationales de l'Université McGill. «Et nous y arrivons avec des moyens financiers remarquablement étriqués par rapport à ceux de nos principaux concurrents. Si on atteignait le niveau canadien de financement, on ferait encore mieux.»

Avantage économique

Partout dans le monde, les universités ont «un rôle particulièrement pertinent à cause de l'importance de thèmes comme l'innovation, estime M. Thérien. Vendre du bois et du fer, c'est excellent, mais ce n'est rien comparativement à vendre des idées ou des nouvelles technologies. C'est là que l'économie avance et c'est là que ça se passe. Au Canada, ça se joue en très grande proportion dans les universités parce que la part du privé dans la recherche est moins importante que dans d'autres pays. À mes yeux, si les chefs d'entreprise sont optimistes malgré la crise financière, c'est parce que le Canada est bien placé au plan scientifique.»

La mondialisation accroît cette tendance. «Maintenant, on peut travailler aussi bien avec quelqu'un à l'autre bout du continent qu'avec un chercheur dans la même ville», fait remarquer M. Thérien.

«Ceux qui réussissent à s'élever au-dessus de la mêlée sont ceux qui réussissent à attirer le talent mondial, constate-t-il. C'est tout à notre avantage comme société de travailler avec la crème de la crème, pas seulement avec des gens qui sont nés ici. On veut aussi fabriquer des Nobel, et avoir une forte culture scientifique pour leur fournir des collaborateurs de qualité.»

CLASSEMENT MONDIAL DES UNIVERSITÉS THE-QS / ARWU

Université McGill: 20e rang / 60e rang

Université de Toronto: 41e rang / 24e rang

Université de Montréal: 91e rang / 101e rang

Université Laval: 268e rang / 201e rang

Université du Québec: 334e rang / 402e rang

Université Concordia: 357e rang / N.D.

SOURCE: Le sondage THE-QS est réalisé conjointement par l'hebdomadaire britannique The Times Higher Education et la compagnie de consultation en éducation Quacquarelli Symonds; le sondage ARWU par l'Université Jiao Tong à Shanghaï.