Des chercheurs canadiens croient que l'huile de cuisson pourrait être la clé pour aider à prévenir la propagation de bactéries d'origine alimentaire telles que la salmonelle, la listeria et l'E. coli.

Ils notent que de nombreux aliments produits à l'échelle industrielle comprennent des ingrédients bruts qui sont mélangés dans de grandes machines en acier inoxydable pouvant être difficiles à nettoyer.

Dans une étude publiée dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces, les chercheurs en ingénierie expliquent que les surfaces des machines sont couvertes d'égratignures minuscules et de rainures qui deviennent des cachettes idéales pour les bactéries.

Les recherches du professeur Ben Hatton, de la Dre Dalal Asker et du Dr Tarek Awad, de l'Université de Toronto, indiquent qu'une fine couche d'huile de cuisson peut remplir les rainures microscopiques et ainsi empêcher les bactéries de coller à l'équipement.

Le risque de contamination croisée, qui peut causer des maladies d'origine alimentaire, est ainsi minimisé.

M. Hatton dit avoir constaté une réduction des niveaux bactériens à l'intérieur des machines testées de 1000 à 100 000 fois.

Les chercheurs ont collaboré au projet avec Agri-Neo, une entreprise ontarienne de traitement des semences qui cherchait une solution à la contamination bactérienne.

Le processus consiste à traiter l'acier inoxydable pour le rendre hydrophobe - de sorte qu'il repousse l'eau - ce qui permet à l'huile de coller à la surface, a expliqué M. Hatton.

Il admet toutefois que l'huile à la surface des machines s'évapore au fur et à mesure que celles-ci fonctionnent.

«L'objectif de cette recherche était de voir ce qui se produisait si nous prenions cette huile de tous les jours, sécuritaire et vraiment bon marché, et que nous la piégions à la surface, en quelque sorte (...). Puis nous observions ce qui se passait quand elle s'évapore; est-ce encore efficace ?», a raconté le professeur.

Les résultats de l'étude montrent que la méthode demeure efficace, car l'huile remplit les rainures et les éraflures, qui sont les principales parties problématiques dans les machines, a-t-il ajouté.

M. Hatton note qu'ils ont uniquement testé le processus en laboratoire et qu'ils ignorent s'il peut être appliqué à l'échelle industrielle.

Santé Canada a déclaré que la salmonelle est la principale cause de maladies d'origine bactérienne dans le pays, avec plus de 200 000 cas en 2015 seulement.