Le Royaume-Uni a annoncé lundi qu'il cédera au Canada les épaves des deux navires pilotés par l'explorateur anglais John Franklin qui ont sombré dans l'Arctique au XIXe siècle en cherchant le passage du Nord-Ouest.

Le ministère britannique de la Défense a indiqué lundi dans un communiqué que le Royaume-uni transférera à Parcs Canada la propriété des navires «HMS Erebus» et «HMS Terror», en ne conservant qu'une petite partie des artéfacts pour ses propres collections.

En vertu des lois internationales, les navires de guerre demeurent la propriété du pays qui y avait hissé son pavillon. Or, avant leur disparition sous les glaces de l'Arctique, les navires de Sa Majesté («HMS») Erebus et Terror faisaient partie de la «Royal Navy». Les épaves des deux navires ont été retrouvées en 2014 et en 2016, et ont depuis été désignées «lieux historiques nationaux du Canada» par le ministère canadien de l'Environnement.

Selon la secrétaire de presse de la ministre Catherine McKenna, la question des deux épaves avait été évoquée lors de la rencontre entre le premier ministre Justin Trudeau et son homologue britannique Theresa May, en septembre à Ottawa. Caitlin Workman se félicite aujourd'hui que le dossier ait évolué aussi rapidement.

Elle estime que la décision de Londres aura un impact sur le travail du comité consultatif intérimaire qui se consacre au dossier. Le comité - composé de membres du gouvernement fédéral et de celui du Nunavut, mais aussi d'Inuits - se penche sur les façons de conserver et de mettre en valeur les deux lieux historiques et leurs artéfacts. Le président du comité, Fred Pedersen, estime que la cession de propriété de Londres permettra de conserver cette tranche de l'histoire au Canada, là où elle s'est effectivement déroulée.

En vertu des revendications territoriales du Nunavut, la propriété des découvertes archéologiques revient à ce territoire.

Après d'intenses travaux préparatoires, Parcs Canada s'apprête à mener l'été prochain une ambitieuse opération d'excavation de l'Erebus, sans toutefois tenter de le renflouer: des plongeurs remonteront toutefois ce qu'ils peuvent de l'épave du navire amiral de l'expédition Franklin. Car le site est relativement intact, sous les glaces et les vagues, et devrait receler de précieux trésors archéologiques.

John Franklin avait appareillé en 1845 avec deux navires et 128 marins pour trouver le passage du Nord-Ouest, qui permettrait de relier l'Atlantique au Pacifique par le pôle Nord. Les deux bateaux ont finalement disparu, mais les tentatives pour les retrouver ont ensuite contribué à «ouvrir» l'Arctique canadien aux navigateurs.