Le cannabidiol, un composant du cannabis, réduit de 39% la fréquence des crises d'épilepsie dans leur forme la plus sévère, indiquent les résultats d'un vaste essai clinique publiés mercredi.

«Le cannabidiol ne devrait pas être vu comme une panacée pour traiter l'épilepsie, mais pour des patients souffrant des formes les plus sévères qui ne répondent pas aux nombreux traitements, les résultats de cet essai clinique suscitent l'espoir que nous pourrions bientôt disposer d'une autre option», explique le Dr Orrin Devinsky, professeur de neurologie et de psychiatrie au Centre médical Langone de l'Université de New York.

Il est le principal auteur de cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

«Nous devons encore effectuer des recherches, mais ce dernier essai clinique démontre, à un degré sans précédent, l'efficacité du cannabidiol pour traiter cette forme d'épilepsie», connue sous le nom de syndrome de Dravet, souligne-t-il.

Le Cannabidiol ou CBD est l'un des 60 composés trouvés dans le cannabis. Il représente la plus grande concentration, mais n'a pas de propriétés psychoactives.

Pour cet essai clinique, les chercheurs ont recruté 120 enfants et adolescents de deux à dix-huit ans souffrant du syndrome de Dravet.

L'étude a été menée dans 23 sites répartis aux États-Unis et en Europe.

Une partie des participants choisis au hasard a été traitée avec 20 milligrammes de CBD par kilo ou un placebo qui a été ajouté au traitement déjà suivi et ce pendant quatorze semaines.

Le taux des crises dans le groupe traité avec le CBD a diminué de 39%. Chez trois des patients, les crises ont complètement disparu.

Dans la cohorte des malades ayant pris un placebo, la réduction de la fréquence des crises n'a été que de 13%.

Les effets secondaires signalés - vomissement, fatigue et fièvre - par 93,4% des patients ont été généralement légers ou modérément sévères.

Cet essai clinique a été financé par les laboratoires britanniques GW Pharmaceuticals qui ont mis au point une forme liquide du CBD appelée Epidiolex dont la FDA, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, n'a pas encore autorisé la mise sur le marché.