Des chercheurs américains ont pour la première fois expliqué comment le virus Zika traverse la barrière placentaire pour infecter le foetus et causer la microcéphalie.

« C'est la première étape vers la neutralisation de cette capacité effrayante de ce virus », explique Erol Fikrig, infectiologue à l'Université Yale et coauteur de l'étude publiée hier dans la revue JCI Insight.

Les chercheurs de Yale ont identifié trois portions du placenta que le virus Zika parvient à infecter. L'une d'entre elles, appelée « cellules de Hofbauer », agirait comme réservoir du virus, et est liée à la transmission du sang maternel vers le foetus. Le Dr Fikrig et ses collègues ont travaillé sur des bouillons de cultures humaines.

Le Zika a frappé plus de 100 000 personnes au Brésil depuis l'an dernier, dont près de 8000 femmes enceintes. Entre 15 % et 20 % de ces femmes enceintes ont eu des bébés atteints de microcéphalie. Un premier cas de ce genre a été confirmé au Canada au début août par l'Agence de santé publique, qui a précisé qu'un autre bébé était né avec le virus Zika mais n'avait pas eu de séquelles. Tous les cas de Zika au Canada sont liés à des voyages dans des zones où vivent les moustiques qui transmettent le virus. La prévention des microcéphalies liées au Zika est un casse-tête pour les autorités de santé publique, parce que le virus est asymptomatique dans une proportion de 80 %.

L'OMS a toutefois récemment commencé à envisager que la microcéphalie liée au Zika pourrait être liée à une co-infection avec la dengue, parce que la majorité des cas de microcéphalie sont survenus dans la même région du nord-est du Brésil. Cela dit, des études françaises sur la dengue montrent que la prématurité, dont le risque double, est le principal problème lié à ce virus pour les femmes enceintes. D'autres études ont montré que le placenta protège presque toujours le foetus contre le virus du Nil occidental et celui de l'encéphalite japonaise.