Un bon repas, aux dépens du mâle, conclut souvent l'accouplement des mantes religieuses. Même si ce n'est pas une fin enviable pour le partenaire, il y trouve tout de même son compte: sa progéniture tiendra plus de lui, selon une étude publiée mercredi.

«Ces résultats influencent notre compréhension générale du conflit sexuel dans le monde animal», explique à l'AFP William D. Brown de l'Université d'État de New York à Fredonia et coauteur de cette étude publiée dans Proceedings B de la Royal Society britannique.

Pour étudier cette drôle de pratique et ses conséquences évolutives, le chercheur américain et Katherine L. Barry de l'université Macquarie à Sydney ont marqué les mâles en leur donnant à manger des criquets assaisonnés aux acides aminés radioactifs.

Ils les ont ensuite laissés s'accoupler en s'assurant que la moitié d'entre eux ne finirait pas sous les dents de leur partenaire femelle.

«Nous avons ainsi suivi le cheminement des éléments du corps mâle dans celui de la femelle et ses oeufs», explique le chercheur. Différenciant les cas où le mâle se faisait dévorer de ceux où il repartait sain et sauf.

Résultat: lorsque la femelle mange son partenaire, ses tissus reproducteurs et ses oeufs contiennent plus de cellules et de sperme du mâle sacrifié.

De plus, les femelles anthropophages produisent plus d'oeufs.

«Le cannibalisme sexuel augmente ainsi l'investissement des mâles dans la progéniture», conclut le chercheur.

«Le conflit sexuel peut donc avoir des conséquences importantes pour l'évolution du comportement animal, la morphologie, et même la diversité des espèces», ajoute-t-il.