L'analyse de l'ADN d'un squelette vieux de 24 000 ans démontre que près de 30% des gènes des autochtones nord-américains modernes appartiennent au même groupe génétique que lui, ce qui voudrait dire que les premiers Américains sont arrivés directement de Sibérie.

C'est la conclusion à laquelle en vient une étude publiée dans l'édition courante du magazine Nature par des chercheurs américains, danois, suédois, russes et britanniques.

Des scientifiques se sont rendus au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, pour examiner les restes d'un jeune homme qui serait décédé il y a environ 24 000 ans. Le squelette avait été retrouvé dans les années 1920 près du village de Mal'ta, dans le centre-sud de la Sibérie.

L'ADN prélevé du squelette démontre qu'il est un proche parent, sur le plan génétique, des autochtones américains d'aujourd'hui et de certains Eurasiens occidentaux, surtout des groupes qui habitent l'Asie centrale, l'Asie du Sud et l'Europe. Il est aussi lié à des Eurasiens qui, pendant la dernière ère glaciaire, habitaient ce qui sont aujourd'hui la Russie, la République tchèque et même l'Allemagne.

Le peuple du jeune homme est l'ancêtre des autochtones américains, ce qui expliquerait pourquoi on a détecté des traits européens chez certains des premiers squelettes autochtones, comme celui de l'Homme de Kennewick.

La professeure Kelly Graf, de l'université texane A&M, estime que cette découverte démontre que les ancêtres des autochtones sont arrivés en Amérique de Sibérie et non directement d'Europe, comme certains le croyaient jusqu'à présent.

La découverte permet aussi de croire que les ancêtres des autochtones sont possiblement arrivés en Alaska, et plus tard en Amérique, plus tôt qu'il y a 14 500 ans, la période indiquée par des découvertes archéologiques.