Un gel microbicide vaginal antisida intitulé PRO 2000, testé sur près de 9000 femmes dans plusieurs pays d'Afrique, s'est révélé inefficace, indique la revue scientifique de référence The Lancet.

L'équipe de chercheurs qui a mené les essais était conduite par le Dr Sheena McCormack, du Conseil médical de recherche de Londres.

Les microbicides ont fait le succès de la 18e conférence internationale sur le sida, en juillet à Vienne. Des chercheurs avaient alors annoncé qu'un gel, le Caprisa 004, contenant 1% d'antirétroviral Tenofovir, avait permis une réduction du risque d'infection de 39% chez des femmes du Natal, une région d'Afrique du sud où le taux d'infection est particulièrement élevé. La baisse pouvait même atteindre 54% dans des conditions optimales d'utilisation.

C'était la première fois qu'un gel microbicide, offrant aux femmes la possibilité de se protéger elles-mêmes sans dépendre d'une protection masculine, montrait une efficacité significative.

En revanche, le gel PRO 2000, efficace chez les macaques, s'est montré sans effet au terme de l'essai de phase 3 (qui mesure à grande échelle la sûreté et l'efficacité d'un produit) mené auprès des femmes en Afrique du sud, Tanzanie, Ouganda et Zambie.

Ce gel contient un polymère (macro-molécule regroupant des molécules identiques) susceptible d'empêcher l'action du virus sur les cellules. Un premier groupe de femmes avait reçu un gel avec 2% de produit actif, un deuxième avec 0,5%, tandis qu'un troisième groupe recevait un placebo.

Toutes les femmes, dont aucune évidemment n'était séropositive, étaient informées des risques encourus et bénéficiaient d'un important suivi médical.

À la fin de l'essai, le nombre de personnes infectées était équivalent dans les deux groupes utilisant du gel et dans celui recevant du placebo. L'utilisation du gel était pourtant de très bon niveau, à quelque 89%.

L'infection au virus du sida touche particulièrement l'Afrique sub-saharienne, avec 67% de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH dans le monde. 60% des personnes infectées sont des femmes.