Une nouvelle espèce de sangsue a été identifiée dans les régions tropicales du Pérou, un parasite aux «grandes dents» avec une «prédilection pour infester les muqueuses des humains», dont le nez, qui pose de sérieux risques pour la santé, selon des chercheurs américains et péruviens.

La sangsue, de 2,5 cm à 6 cm de long, a une seule mâchoire mais un alignement de huit dents grandes pour sa taille, ce qui lui a valu des chercheurs le nom de Tyrannobdella Reina, ou «sangsue tyrannosaure reine», selon un communiqué du ministère péruvien de la Santé.

Le ministère reprend les conclusions de chercheurs du Museum d'Histoire naturelle de New York, du département de biologie de la City university de New York, de l'Université san Marcos de Lima, et de l'Institut national de la Santé (INA) péruvien, publiées en avril dans la revue américaine sur internet PLoS One.

«Aucune autre espèce de sangsue connue n'a une seule mâchoire avec de si grandes dents», précisent les auteurs, soulignant que les dents de la T-Reina font environ cinq fois la taille de celles de la sangsue aquatique de la famille Limnatis nilotica, la plus connue.

L'espèce a été identifiée à partir de cas d'enfants péruviens: un garçon de six ans qui avait une sangsue de 2,5 cm dans la narine en 1997 dans la province amazonienne de San Martin, et un autre de 18 mois au nez parasité par une sangsue de 6 cm dans la province d'Ayaucho.

Dans ces deux cas, comme dans un troisième enregistré en 2007 dans la région de Junion (centre), les enfants avaient l'habitude de se baigner dans des lacs ou cours d'eau locaux, et ils souffraient de maux de tête à répétition, de douleurs nasales et de problèmes respiratoires.

Selon l'INS, cette sangsue affecte la santé en provoquant «un traumatisme au niveau de la morsure, une inflammation de la muqueuse, un abcès, voire une anémie ou un oedème dans le cas d'infection grave».

Deux spécimens ont été préservés à l'INS et l'Université San Marcos.