Le génome d'une petite herbe des régions tempérées, cousine d'une plante utilisable pour la production de bioéthanol, a été séquencé, ce qui pourrait également faire avancer les recherches sur des céréales comme le blé, l'avoine ou l'orge, selon une étude publiée mercredi.

Brachypodium distachyon, herbe sauvage originaire des régions méditerranéennes et du Proche-Orient, «a peu d'importance pour l'agriculture et n'est pas en soi d'une grande valeur économique». Mais son séquençage permet d'obtenir des informations sur des plantes «extrêmement importantes pour l'alimentation mondiale», souligne dans un communiqué l'université de l'Etat américain d'Oregon (OSU).Les résultats de ce vaste programme de séquençage, auquel ont participé des dizaines de laboratoires américains, européens, chinois et sud-coréen, paraissent dans la revue scientifique Nature.

Les génomes du maïs, du riz et du sorgho ont déjà été séquencés. Brachypodium appartient à une autre sous-famille de graminées, celle des Pooideae (plus de 3.000 espèces, dont le blé et l'orge).

Beaucoup de ces plantes ont un génome énorme (17 milliards de bases pour le blé tendre, soit cinq fois plus que le génome humain), alors que celui de Brachypodium est très compact (272 millions de paires de base), ce qui a facilité son décryptage.

«Ce sont des plantes faciles à cultiver, faciles à manipuler génétiquement, faciles à étudier et qui ont un cycle de vie court», explique Todd Mockler, un des chercheurs ayant piloté le séquençage dans un communiqué.

Les données génétiques obtenues par le séquençage de Brachypodium permettront d'«améliorer des plantes de grande valeur agricole, comme le blé», précise James Carrington de l'OSU.

«On pourra aussi extrapoler les connaissances pour essayer d'améliorer la production de bioéthanol», a indiqué à l'AFP Jérôme Salse, de l'Institut français de recherche agronomique (Inra).

Selon l'analyse comparée des génomes qu'il a réalisée, le riz, le sorgho et Brachypodium comptent 13.580 gènes communs conservés au fil de l'évolution.

Ces gènes ancestraux dont la fonction est connue pourraient aussi être partagés par une plante cousine de Brachypodium, la switchgrass (panic), pouvant servir à la production d'éthanol. Des modifications génétiques pourraient accélérer sa croissance et rendre la cellulose plus facile à dégrader en alcool.