Les T-Rex, les plus redoutables des dinosaures, seraient morts dans certains cas des suites d'une infection provoquée par un parasite affectant encore les oiseaux aujourd'hui, selon une étude de paléontologues américains et australiens publiée mardi.

Ces chercheurs, qui ont publié les résultats de leurs travaux dans la revue PLoS (Public Library of Science), sont parvenus à cette conclusion en observant des marques sur le plus grand spécimen fossilisé et aussi le mieux préservé d'un T-Rex jamais mis au jour, exposé au Field Museum de Chicago, baptisé Sue.

Ce fossile a des trous dans sa mâchoire dont on pensait jusque-là qu'ils avaient résulté de combat avec un autre dinosaure.

Mais ces paléontologues ont conclu qu'il s'agit en fait des séquelles d'une sévère infection due à un trichomonas gallinae, un protozoaire qui aujourd'hui peut provoquer des lésions graves dans la partie inférieure du bec des oiseaux de proie comme les faucons.

Les emplacements des trous laissés dans le bec de ces volatiles victimes de ce parasite correspondent de très près anatomiquement à ceux observés dans la mâchoire du T-Rex du musée d'histoire naturelle de Chicago.

«Les orifices dans la mâchoire du tyrannosaure se sont formés exactement au même endroit que chez les oiseaux souffrant aujourd'hui d'une infection provoquée par le trichomonas gallinae», explique Ewan Wolff, un paléontologue de l'Université du Wisconsin-Madison, l'un des principaux co-auteurs de ces travaux.

«La forme de ces trous et la manière dont ils s'immiscent dans la masse osseuse environnante est très similaire chez les oiseaux d'aujourd'hui atteints de cette infection et le T-Rex», ajoute-t-il.

L'infection qui a touché la gorge et l'intérieur de la gueule de Sue a dû être si grave que le T-Rex de sept tonnes mesurant plus de 12 mètres de long est mort de faim.

«Une fois que ces parasites s'installent dans la gueule de l'animal, ils provoquent une grave infection provoquant des lésions autour de la mâchoire et à l'intérieur de la gorge et finissent par désagréger la masse osseuse», explique Steve Salisbury, un paléontologue de l'Université de Queensland en Australie, un autre co-auteur de ces travaux.

«L'animal a plus en plus de mal à avaler la nourriture et peut finir par mourir de faim», poursuit-il.

Les tyrannosaures sont jusqu'à présent les seuls dinosaures qui paraissent avoir souffert de cette infection parasitaire, selon les fossiles découverts à ce jour, et les paléontologues doivent maintenant en expliquer la raison et aussi comment ces parasites se sont propagés parmi les T-Rex.

Les T-Rex ont vécu entre 90 et 65 millions d'années avant notre ère et ont disparu avec tous les dinosaures et nombre d'espèces vivantes à la suite, selon l'hypothèse la plus communément admise, de la chute d'une grosse météorite qui a bouleversé le climat terrestre.