L'homme de Néanderthal a été évincé par l'homo sapiens peu après son arrivée en Europe il y a 40 000 ans et n'a pas disparu à la suite d'un changement climatique, selon un travail basé sur une modélisation des effets du climat sur la biodiversité.

«Les néanderthaliens auraient pu continuer à occuper les mêmes territoires si les hommes anatomiquement modernes ne les avaient pas investis», affirme dans un communiqué du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) une équipe de chercheurs qui publie cette semaine les résultats de leurs travaux dans la revue scientifique en ligne Plos One. Pour parvenir à cette conclusion, William Banks de l'université de Bordeaux et ses collègues en France, aux États-Unis et en Afrique du Sud ont reconstitué le climat de cette époque et analysé la dispersion des sites occupés par les derniers néanderthaliens et les premiers hommes modernes avec un algorithme appelé GARP.

Cet outil était utilisé jusqu'à présent pour prévoir l'impact des changements climatiques sur la biodiversité.

«Grâce à cette méthode originale et performante, les chercheurs ont identifié les territoires occupés par les premiers homo sapiens arrivant en Europe et les derniers néanderthaliens. Ils ont pu comprendre le rôle de chaque facteur climatique dans leurs distributions respectives», souligne le CNRS.

Selon cette modélisation, «les néanderthaliens du sud de la péninsule ibérique auraient été les derniers à disparaître car ils auraient été préservés de la compétition directe avec les hommes modernes par la phase froide, au cours de laquelle les deux populations auraient exploité des territoires distincts.»

De précédentes études avaient expliqué la disparition des hommes de Néanderthal par le refroidissement du climat et leur incapacité à adapter leurs méthodes de chasse alors que des espèces comme les mammouths et les bisons migraient vers le Sud.