Des organismes marins ont pour la première fois été retrouvés fossilisés dans de l'ambre vieux de 100 millions d'années, selon une étude présentée mercredi par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

«Cette découverte tout à fait inattendue permet d'approfondir les connaissances sur les espèces marines disparues», selon un communiqué du CNRS.

La présence de diatomées (micro-algues), et d'éléments de plancton animal dans l'ambre retrouvé en Charente (sud-ouest de la France), suppose qu'il y ait eu au milieu du Crétacé (145 à 65 millions d'années) des «forêts qui poussaient directement le long de la côte», selon l'étude, publiée dans la revue américaine Proceedings of the national academy of sciences (PNAS).

L'ambre est une résine connue pour fossiliser des insectes, des araignées, des scorpions ou des acariens.

«Les coquillages et les restes d'organismes marins ont probablement été amenés par le vent, les embruns ou les marées depuis la plage ou la mer sur les coulées de résine», selon les scientifiques.

Cette découverte «remet en cause certains schémas d'évolution» en avançant de 30 millions d'années l'apparition de certaines diatomées, donnant une preuve de «ce qu'avancent les spécialistes de l'analyse moléculaire», a déclaré à l'AFP Jean-Paul Saint Martin, du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, co-auteur de l'étude.

À partir d'une «horloge moléculaire», les biochimistes remontent le temps pour déterminer à quel moment de l'évolution se sont produites des divergences entre espèces animales ou végétales, sans toutefois pouvoir apporter de preuve directe par l'observation.

«On n'avait pas d'enregistrement de ces micro-algues sur une période de 20 millions d'années. Ce blanc a été comblé de manière tout à fait extraordinaire», grâce à cette fossilisation inattendue pour des organismes marins, s'est réjoui M. Saint-Martin.