La fréquence des impacts importants de météorites a augmenté de façon substantielle voilà 290 millions d'années, selon une étude internationale publiée jeudi dans la revue Science. Cela explique la relative rareté des cratères plus vieux.

L'étude, à laquelle participe une astrophysicienne de l'Université, analyse l'âge de 111 cratères lunaires créés dans le dernier milliard d'années. Il s'agit de cratères de plus de dix kilomètres de diamètre - une dizaine mesurent plus de 50km de diamètre, sans toutefois dépasser 100km. 

Le plus gros cratère terrestre de cette période, celui de Chicxculub au nord du Yucatan, fait 150 km de diamètre. Créé voilà 65 millions d'années, il est associé à la disparition des dinosaures, soit directement, soit à cause d'une stimulation du volcanisme en Inde.

«L'âge des cratères lunaires permet de connaître la fréquence des grosses météorites, qui était la même pour la Terre et la Lune», expliquent les astrophysiciens.

Jusqu'à maintenant, les géologues avançaient que la relative rareté des cratères de la période allant de 300 à 650 millions d'années était liée à l'érosion, facteur qui n'a pas d'impact sur la topographie lunaire. Mais l'étude de Science calcule que la fréquence des grosses météorites a augmenté par un facteur de 2,6 après 290 millions d'années.

La fréquence était également plus élevée avant 650 millions d'années, mais à ce moment l'érosion sur Terre était importante parce qu'elle vivait une époque «boule de neige», où notre planète était presque entièrement recouverte de glaciers qui râclaient les sols.

Les causes de la diminution de la fréquence de grosses météorites entre 650 et 290 millions d'années n'est pas connue, mais les auteurs avancent qu'elle pourrait être due à une accalmie dans les collisions importantes dans la ceinture d'astéroïdes située au-delà de Mars, donc au hasard.

L'analyse de l'âge des cratères lunaires a été faite à partir des images infrarouges du radiomètre thermal Diviner de la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter, qui scrute la surface de notre satellite depuis 2009.