Une fusée russe Soyouz emportant un vaisseau cargo Progress pour ravitailler la Station spatiale internationale (SSI) a décollé avec succès vendredi du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, premier lancement vers le laboratoire orbital depuis la défaillance d'une fusée le 11 octobre.

La fusée Soyouz-FG emportant le vaisseau cargo Progress MS-10 a décollé à l'heure prévue, 13 h 14 HE, selon les images retransmises en direct par l'agence spatiale russe, Roskosmos.

« Le vol se déroule selon le programme », a indiqué un responsable du centre de contrôle des vols.

Ce décollage fait office de répétition générale avant le prochain lancement habité qui emportera le 3 décembre le Canadien David Saint-Jacques, l'Américaine Anne McClain et le Russe Oleg Kononenko sur l'ISS.

Il s'agit du premier vol vers la station orbitale depuis l'échec de la mission qui devait y amener deux spationautes, le 11 octobre. Deux minutes après le décollage, un des propulseurs du premier étage de la fusée s'était mal détaché et avait heurté le second étage, contenant essentiellement du carburant.

Cette défaillance avait déclenché l'éjection automatique de la tour de sauvetage de la fusée, dans laquelle se trouvait la capsule avec les deux hommes qui ont pu revenir sains et saufs sur Terre.

La commission d'enquête mise en place par Roskosmos avait conclu à la « déformation » d'un capteur lors de l'assemblage de la fusée Soyouz à Baïkonour.

Le Progress MS-10 lancé vendredi mettra plus de 48 heures pour rejoindre l'ISS, auquel il s'amarrera dans la soirée de dimanche. Il apportera aux trois spationautes actuellement sur la station orbitale plus de deux tonnes de matériel, notamment du combustible, mais aussi de l'oxygène, de l'eau et tout le nécessaire pour des expériences scientifiques.

Les trois scientifiques actuellement sur la station sont le commandant de bord allemand Alexander Gerst, l'Américaine Serena Aunon-Chancellor et le Russe Sergueï Prokopiev.

Le lancement raté du 11 octobre a illustré les difficultés constantes de l'industrie spatiale russe, qui fait pourtant la fierté du pays.

Le secteur souffre de la corruption, mais aussi de défauts de fabrication et de conception par exemple dans la perte d'un cargo spatial Progress en décembre 2016 à la suite duquel les autorités avaient procédé au rappel des moteurs des lanceurs Proton.