L'astronaute David Saint-Jacques réalisera des expériences qui feront progresser la science et la technologie lors de sa visite prochaine dans la Station spatiale internationale.

Le médecin originaire de Québec amorcera sa mission de six mois en novembre 2018, lorsqu'il s'envolera à bord d'une capsule Soyouz.

La mission «Expedition 58/59» sera la première pour David Saint-Jacques et représentera le 17e vol spatial d'un astronaute canadien.

L'homme de 47 ans a fait une pause d'entraînement, mercredi, pour passer à l'Agence spatiale canadienne et discuter de ses expériences et des instruments qu'il utilisera lorsqu'il visitera le laboratoire spatial.

L'astronaute canadien affirme que le travail scientifique qu'il effectuera dans l'espace sera bénéfique sur Terre également.

En conférence de presse, il a ainsi déclaré qu'il était important pour l'Agence spatiale canadienne de faire des études qui amélioreront les vols dans l'espace, mais aussi qui auront un impact pour les citoyens de la Terre.

«C'est dans le mandat de l'Agence spatiale canadienne de s'assurer que l'argent qu'on dépense dans l'espace, ça sert oui bien sûr à (faire) avancer les sciences spatiales, mais aussi, (que) ça bénéficie à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes et on peut être fiers d'avoir réussi ça. On est probablement peut-être le pays qui a le plus grand succès dans cet aspect-là», a-t-il déclaré aux journalistes.

En orbite, David Saint-Jacques portera un vêtement biotechnologique comprenant un chandail intelligent qui surveillera les signes vitaux des astronautes.

Le scientifique Jean-François Roy explique que le biomoniteur sera porté en tout temps, même lorsque les astronautes dormiront.

«Ils n'auront pas à s'accrocher à un mur ou à un endroit spécial dans la station spatiale, précise-t-il en entrevue. Ils peuvent simplement porter le chandail intelligent et faire tout le reste, et nous surveillons le coeur, la respiration, l'oxygène dans le sang, la pression artérielle, la température, tout ce qui est nécessaire pour vraiment analyser les astronautes.»

Sur Terre, l'appareil a le potentiel d'analyser la santé des Canadiens dans les communautés éloignées, qui ont un accès limité à leur médecin.

D'autres expériences

David Saint-Jacques testera également un nouvel instrument appelé bioanalyseur, qui permettra d'effectuer des analyses sanguines en temps quasi réel.

«Ce testeur sanguin fonctionne avec une piqûre sur le doigt, une goutte de sang est tout ce qu'il faut, souligne l'expert Ian D'Souza. Vous n'avez pas besoin de connaissances spéciales pour prélever du sang.»

L'appareil pourrait aussi être utile sur Terre, puisqu'un test pourra être fait immédiatement dans le bureau d'un médecin, sans que l'échantillon doive être envoyé à un laboratoire pour analyse.

M. D'Souza estime que dans l'avenir, le testeur pourrait être utilisé pour analyser des échantillons d'urine, de salive et d'eau.

Deux nouvelles expériences ont aussi été annoncées, dont une qui examinera et surveillera le système immunitaire des astronautes durant leur mission de longue durée à bord de la Station spatiale.

Une autre expérience inédite sur le vieillissement vasculaire se penchera sur l'effet de l'apesanteur, de la nutrition, de l'activité physique et du rayonnement sur le système cardiovasculaire et sur l'apparition d'une résistance à l'insuline en orbite.