La sonde américaine Juno a survolé directement la Grande Tache rouge de Jupiter, un gigantesque tourbillon de 16 000 kilomètres de diamètre qui intrigue les astronomes depuis plus de trois siècles, a confirmé mardi la NASA.

«Le dernier survol de Jupiter par Juno est terminé», indique l'Agence spatiale américaine dans un message sur Twitter.

Juno est passée à la verticale des nuages de la Grande Tache rouge au plus près à environ 9000 km, peu après 21h55 lundi.

Tous les instruments et la caméra de la sonde fonctionnaient pour recueillir des données et des images qui sont actuellement transmises vers la Terre, précise aussi la NASA, ajoutant que le prochain survol rapproché de Jupiter, le septième de la mission, est prévu le 1er septembre prochain.

Les premières images brutes de la Grande Tache rouge seront publiées dans les prochains jours, toujours selon la NASA.

«Pendant des générations les hommes partout dans le monde se sont émerveillés en observant la Grande Tache rouge jovienne», a déclaré Scott Bolton, du Southwest Research Institute à San Antonio, au Texas, le responsable scientifique de la mission.

«Maintenant nous allons finalement pouvoir scruter de près cet anticyclone», s'est-il réjoui.

«Cette gigantesque tempête fait rage sur Jupiter depuis des siècles et maintenant Juno et ses instruments, capables de pénétrer les épaisses couches nuageuses, vont pouvoir pour la première fois déterminer la profondeur de cet anticyclone et nous aider à comprendre la dynamique de cette tempête géante et ce qui en fait un phénomène si particulier», avait-il expliqué précédemment.

Lancée le 5 août 2011 de Cap Canaveral en Floride, Juno s'est mise en orbite autour de Jupiter le 4 juillet 2016.

Juno, une mission de 1,1 milliard de dollars, doit rester au total une vingtaine de mois autour de la plus grande planète du système solaire, dont elle doit effectuer 37 survols, pour la plupart entre 10 000 et 4667 kilomètres au-dessus des nuages.

Les survols de Juno sont beaucoup plus proches que le précédent record de 43 000 kilomètres, établi par la sonde américaine Pioneer 11 en 1974.

La sonde a détecté de gigantesques ouragans sur les pôles de Jupiter et effectué des observations inédites sur l'atmosphère et l'intérieur de la planète gazeuse.

Jupiter apparaît comme «un monde complexe, gigantesque et turbulent», très différent de ce que les scientifiques imaginaient, expliquait la NASA en commentant deux des premières études effectuées avec les données transmises par Juno et publiées le 25 mai dernier dans la revue américaine Science.