Plus de 3300 Canadiens ont envoyé leur candidature pour devenir astronautes, alors que l'Agence spatiale canadienne cherche à pourvoir deux postes dans les prochaines années.

L'Agence spatiale a publié lundi des informations sur les 3372 candidatures transmises entre le 17 juin et le 6 juillet derniers.

«C'est un bon nombre de candidatures, c'est sûr qu'il reste encore un autre mois à la campagne, mais on s'attend à avoir un nombre intéressant de candidats», a commenté Karl Saad, responsable de la campagne de recrutement de l'Agence spatiale canadienne.

Parmi tous les aspirants astronautes, 21,9 pour cent provenaient du Québec, alors que 35,3 pour cent résidaient en Ontario. Par ailleurs, 11,2 pour cent des candidatures ont été envoyées de la Colombie-Britannique et 11,7 pour cent de l'Alberta.

Les métropoles de Toronto et Montréal arrivent en tête de liste pour ce qui est du plus grand nombre de candidatures par ville, suivies par Ottawa-Gatineau, Calgary et Vancouver.

L'ASC mentionne également que 10 pour cent des candidatures proviennent de Canadiens vivant à l'extérieur du pays.

Les hommes ont été plus nombreux à se porter candidats; 69 pour cent des candidatures avaient été remplies par des hommes alors que seulement 23 pour cent avaient été transmises par des femmes. Neuf pour cent des candidats n'ont pas révélé leur sexe.

Les Canadiens souhaitant devenir astronautes ont jusqu'au 15 août pour postuler, et M. Saad souligne que l'agence cible des profils variés.

«On ne recherche pas spécifiquement un profil déjà coulé dans le béton. C'est vraiment ce que la personne amène à la table qui est important. Il y a la formation, l'éducation, mais aussi le vécu de la personne, sa façon d'interagir qui est importante», a-t-il expliqué.

«Il faut que ce soit une personne équilibrée sur plusieurs fronts, ce n'est pas nécessairement juste quelqu'un qui a une formation scientifique. On recherche aussi quelqu'un qui a un sens de l'aventure, une capacité d'entregent très bien développée, qui a aussi une facilité à parler avec le public», a-t-il ajouté.

L'ASC prévoit annoncer les deux candidats choisis à l'été 2017 pour qu'ils commencent leur formation en août de la même année.

L'ASC recevra les candidatures jusqu'au 15 août prochain. À partir de là, elle lancera une période de sélection «rigoureuse» de 12 mois pour choisir les meilleurs prétendants.

Les candidats devront d'abord se soumettre à un examen de jugement et de raisonnement en ligne. Ensuite, les dossiers seront examinés par l'Agence spatiale, qui réduira le nombre de candidats à 200.

Après moult questionnaires médicaux et entrevues, seulement 40 candidats seront retenus. «Ces 40 candidats-là vont subir des tests physiques, durant lesquels ils seront mis dans des circonstances inusitées pour voir comment est leur capacité de réagir à certaines conditions», a indiqué M. Saad.

Le responsable n'est pas entré dans les détails sur les exercices rigoureux que devront passer les candidats, mais un document en ligne sur la campagne de recrutement de 2008 offre plusieurs exemples.

«Dans les installations de la société Survival Systems Training Limited, à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, chaque candidat a été attaché dans un siège à l'intérieur d'un simulateur de cabine d'hélicoptère. On a ensuite fourni des instructions de dernière minute sur l'évacuation d'urgence. Puis, après avoir été relâché, l'habitacle de l'hélicoptère s'est écrasé dans une piscine située une vingtaine de pieds plus bas», est-il écrit sur le site internet de l'agence.

À sa dernière campagne de recrutement, 5350 personnes avaient posé leur candidature. La liste s'était raccourcie graduellement pour que finalement, deux candidats soient retenus: David Saint-Jacques et Jeremy Hansen. Le Québécois David Saint-Jacques sera d'ailleurs le prochain astronaute canadien à se rendre à la Station spatiale internationale en novembre 2018.