Les astronomes amateurs à travers le Canada se préparent à assister à un spectacle céleste rare et lumineux dimanche soir.

Si le ciel demeure dégagé, les personnes qui lèveront les yeux vers le ciel pourront voir une éclipse lunaire totale au moment où la Terre fera de l'ombre à ce que l'on surnomme une «superlune», peu après 21h00.

Le terme superlune fait référence au fait que l'astre voisin de la Terre sera à son point le plus rapproché de notre planète, appelé périgée.

Ces deux événements lunaires simultanés suscitent beaucoup d'attention, mais certains astronomes et physiciens croient que le phénomène de superlune est exagéré.

Selon Catherine Lovekin, professeure adjointe à l'Université Mount Allison au Nouveau-Brunswick, «la lune sera encore suffisamment éloignée pour que la différence demeure minime».

De fait, la NASA affirme qu'au moment où la pleine lune sera au plus près de la Terre, à 356 900 kilomètres, elle ne paraîtra que 14 pour cent plus grosse qu'à l'habitude.

Le directeur de l'observatoire de l'Université St. Mary à Halifax, David Lane, n'est pas lui non plus fervent du nom superlune.

«Nous sommes contents qu'elle permette d'attirer l'attention du public sur l'astronomie, mais pour ce qui est d'être super, elle ne l'est pas.»

Une éclipse totale demeure tout de même fascinante à regarder, la lune prenant une teinte rougeâtre sur une période de trois heures, un phénomène appelé «lune de sang».

«C'est un événement plutôt spectaculaire en soi», estime Mme Lovekin.

Bien qu'on ait pu apercevoir trois éclipses totales au cours des 18 derniers mois, on aurait tort de croire qu'il s'agit d'un événement courant, précise-t-elle.

La prochaine éclipse totale n'est en effet attendue qu'en 2018. En ce qui a trait à la combinaison éclipse-superlune, il s'agit d'un phénomène plus rare encore, qui ne s'est produit qu'à cinq reprises depuis 1900, soit en 1910, 1928, 1946, 1964 et 1982.

La prochaine éclipse totale d'une superlune ne se produira pas avant 2033.