Depuis sa découverte en 1930, Pluton demeure un profond mystère pour la communauté scientifique.

Or, mardi, les experts pourront voir plus clairement et de plus près que jamais la planète naine, alors que la sonde New Horizons de la NASA doit se rapprocher à environ 12 500 kilomètres de sa surface.

Le lancement de l'engin spatial inhabité, qui est de la taille d'un piano, s'est déroulé à cap Canaveral, en Floride, le 19 janvier 2006. New Horizons effectuera une mission de reconnaissance de six mois pour recueillir des données scientifiques sur Pluton.

New Horizons doit ensuite explorer des corps célestes dans une zone aux confins du système solaire connue sous le nom de ceinture de Kuiper.

La sonde est le premier engin spatial à se rendre jusqu'à Pluton, qui est située à plus de cinq milliards de kilomètres de la Terre, a expliqué le directeur général de la Société royale d'astronomie du Canada, Randy Attwood, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Ainsi, après cette mission, les neuf planètes du système solaire d'origine auront été visitées par des sondes, a-t-il ajouté.

M. Attwood a aussi prédit qu'il se passerait un long laps de temps avant que d'autres engins spatiaux s'aventurent de nouveau dans ce secteur.

«Nous ne verrons plus cela pour des décennies - peut-être même de toute notre vie. Alors c'est notre seule chance de voir Pluton de près et de la comprendre, elle et ses cinq lunes», a-t-il souligné.

La taille de Pluton est six fois plus petite que celle de la Terre. Avec son diamètre de 2300 kilomètres, elle est un peu plus petite que la lune terrestre.

Un chercheur de l'université York à Toronto, Jesse Rogerson, a indiqué que l'étude de la température et de la surface de Pluton aidera les scientifiques à comprendre l'évolution de divers systèmes solaires. Toute découverte de volcans ou de geysers éteints pourrait suggérer que cette planète a un jour été active, a-t-il relevé.

Pluton, qui est composée d'un tiers de glace et de deux tiers de matériaux rocheux, a perdu son statut de planète en 2006, car elle ne répondait pas aux critères établis par l'Union astronomique internationale.

Richard Léveillé, chercheur associé au Département des sciences des ressources naturelles de l'Université McGill, a expliqué que les planètes naines - dont fait maintenant partie Pluton - sont généralement plus petites, et ont une orbite plus ovale que circulaire, contrairement à celles des huit planètes de notre système solaire.

M. Léveillé croit que New Horizons pourrait aider à clarifier les choses une fois pour toutes. «Les gens veulent savoir de quoi il s'agit. Est-ce une excentrique boule de glace de moins 230 degrés Celsius ou est-elle réellement assez substantielle pour être appelée une planète?», a-t-il affirmé.

«Une chose est sûre: nous savons qu'il fait extrêmement froid sur Pluton, donc nous ne nous attendons pas à y trouver de la vie», a-t-il conclu.