Un vaisseau spatial Soyouz, avec à son bord un astronaute américain et deux cosmonautes russes, doit décoller vendredi soir du cosmodrome russe de Baïkonour à destination de la Station spatiale internationale (ISS), à bord de laquelle deux d'entre eux resteront pour une mission record d'un an.

Guennadi Padalka, Mikhaïl Kornienko et Scott Kelly s'envoleront à 4h42 (heure de l'Est) depuis le pas de tir de Baïkonour, dans les steppes kazakhes. MM. Kornienko et Kelly doivent rester un an à bord de l'ISS, la plus longue période ininterrompue passée dans la station depuis que celle-ci est capable d'accueillir des passagers en 2000.

Selon la NASA, cette mission vise à «collecter des données biomédicales pour préparer les missions habitées de longue durée dans l'espace» alors que les États-Unis envisagent d'envoyer des astronautes sur Mars à l'horizon 2030.

Scott Kelly et Mikhaïl Kornienko ont une longue expérience des vols spatiaux, chacun ayant déjà passé six mois dans la Station internationale.

Avec cette nouvelle mission, Scott Kelly deviendra même l'Américain resté le plus longtemps dans l'espace sans discontinuité.

«J'espère que ce ne sera pas trop dur et que nous pourrons continuer à vivre et à travailler dans l'espace pendant des périodes plus longues», avait-il expliqué en janvier, au moment de la présentation de sa mission.

Mikhaïl Kornienko avait pour sa part expliqué que «l'eau qui coule et dans laquelle on peut nager, et non pas sous forme de bulles flottant dans l'espace, est l'une des choses qui vont le plus (lui) manquer» à bord de l'ISS.

Le record du plus long séjour en orbite est détenu par le Russe Valeri Poliakov, resté 14 mois consécutifs à bord de la station spatiale Mir en 1994-95.

La mission de recherche russo-américaine que vont mener ces deux scientifiques a également une haute portée symbolique, alors que les relations entre les États-Unis et la Russie sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide en 1991 en raison du conflit ukrainien.

Depuis sa mise en orbite en 1998, l'ISS a été largement financée par la Russie et les États-Unis, chaque pays dépendant largement de l'autre et la coopération spatiale restant l'un des rares domaines dans lequel leur entente reste intacte.