Deux astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) ont commencé samedi la première des trois sorties orbitales prévues pour installer de nouveaux équipements et n'ont pas connu de problèmes de scaphandre spatial, comme le redoutait la Nasa.

La sortie de Barry Wilmore et Terry Virts avait été reportée de 24 heures vendredi afin d'examiner le fonctionnement des scaphandres spatiaux, un problème récurrent avec une pièce du système de refroidissement de l'un d'entre eux préoccupant les ingénieurs de l'Agence spatiale américaine.

Mais les deux Américains ont finalement pu sortir sans encombres dans l'espace à 7 h 45 pour une mission qui devait durer environ six heures.

«Plutôt cool», s'est émerveillé Terry Virts, qui effectuait samedi sa toute première sortie dans l'espace, alors qu'il s'élançait dans le vide à 435 kilomètres au-dessus du Pacifique Sud.

Le scaphandre utilisé par l'astronaute de 47 ans a été réparé avec une pièce de rechange qui était dans l'ISS. Barry Wilmore (52 ans), l'actuel commandant de la station, utilisait quant à lui une combinaison flambant neuve acheminée tout récemment à la station par un vaisseau de ravitaillement pour ce qui est sa deuxième sortie dans l'espace.

Les deux hommes sont sortis avec des sortes de grosses valises contenant des câbles et des équipements.

Le but de la sortie est d'installer des systèmes pour permettre l'amarrage de deux futurs vaisseaux spatiaux privés qui seront construits par les sociétés privées SpaceX et Boeing. Ces appareils transporteront des astronautes vers la Station à partir de 2017 dans le cadre de contrats avec la Nasa.

Cette semaine, la Nasa, toujours marquée par un incident sur une combinaison de 2013, quand de l'eau avait contraint un astronaute italien à interrompre en urgence une sortie spatiale, s'était inquiétée d'éventuels problèmes sur les scaphandres spatiaux que devaient utiliser les deux hommes.

«C'est le même type d'inquiétude que nous avions eu en 2013 quand nous avions eu à gérer le problème d'infiltration d'eau dans le casque» de l'astronaute italien Luca Parmitano, avait dit en milieu de semaine Kenneth Todd, directeur des opérations de l'ISS.

110 mètres de câblages

La Nasa avait constaté un problème lorsque les astronautes procédaient à l'entretien de leurs combinaisons en décembre et avaient découvert que le ventilateur d'une pompe n'accélérait pas comme attendu.

En nettoyant les circuits de refroidissement de sa combinaison, le commandant Wilmore s'était aperçu en janvier que «le système de refroidissement était anormalement bruyant», selon le blogue de la Nasa qui fait état des activités à bord de la station.

Les ingénieurs pensent que de petites quantités d'eau s'accumulent dans les roulements à bille à l'intérieur du système de refroidissement à chaque fois que la combinaison est allumée, puis éteinte, ce qui abîme les pièces.

Deux autres sorties sont prévues mercredi 25 février et dimanche 1er mars pour les deux astronautes qui vont devoir au total installer plus de 110 mètres de câblages.

Ces travaux sont destinés à permettre à l'ISS de recevoir les futurs vaisseaux spatiaux qui seront construits par Boeing et SpaceX. Ces vaisseaux achemineront les astronautes vers la Station spatiale à partir de 2017.

L'Agence spatiale américaine souhaite ainsi mettre fin à sa dépendance coûteuse vis-à-vis des vaisseaux Soyouz de la Russie, qui depuis l'arrêt du programme des navettes spatiales en 2011, restent le seul moyen d'acheminer des hommes vers l'avant-poste orbital.

Sous-traiter ce programme à des sociétés privées permettra aussi à la Nasa de pouvoir mieux se concentrer sur les vols dans l'espace lointain, notamment vers Mars.

Boeing et SpaceX terminent actuellement les premiers essais de leurs vaisseaux respectifs. La capsule CST-100 de Boeing et la Dragon V2 de SpaceX pourront emmener chacune sept personnes.