La société américaine SpaceX va de nouveau tenter dimanche de récupérer sur une barge dans l'Atlantique le premier étage de sa fusée Falcon 9, qui doit être lancée dimanche depuis la Floride avec un satellite de prévision des vents solaires à bord.

Il s'agit de la seconde tentative de récupération. Le 10 janvier, le premier étage avait bien atteint la plateforme, mais s'y était brisé en plusieurs morceaux.

Mais Hans Koenigsmann, directeur de la mission chez SpaceX, a expliqué samedi lors d'une conférence de presse que «cette nouvelle tentative sera plus difficile», car la vitesse de retour dans l'atmosphère du premier étage sera beaucoup plus élevée.

De ce fait, «les chances de réussite sont moins bonnes», a-t-il dit, précisant aussi que la plateforme croisait plus loin des côtes de Floride qu'en janvier.

Selon lui, SpaceX a réglé un problème technique ayant contribué au premier échec en ajoutant des réservoirs permettant de fournir suffisamment de fluides pour le contrôle des ailerons de guidage lors de la descente.

SpaceX travaille depuis deux ans au développement de technologies visant à récupérer cette partie du lanceur, ce qui permettrait un jour de pouvoir le réutiliser plusieurs fois et donc de faire nettement baisser les coûts des lancements de satellites et de vaisseaux spatiaux.

En cas de succès, cela bouleverserait le secteur du lancement de satellites commerciaux dans lequel la firme américaine est en compétition avec notamment la société française Arianespace, le leader mondial.

Le lancement de Falcon 9 de la base de l'US Air Force de Cap Canaveral en Floride est prévu à 18h10 dimanche, après le coucher du soleil. Les prévisions météorologiques donnent 90 % de chances de conditions favorables.

Falcon 9 va transporter un satellite de prévision et d'observation des vents solaires «Deep Space Climate Observatory», une mission conjointe de 340 millions de dollars de la Nasa, de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) et de l'US Air Force.

Après s'être séparé du second étage 165 secondes après le décollage, le premier étage grimpera à une altitude maximale de 130 km, allumera ses rétrofusées pour freiner sa descente engagée à plus de 2000 km par seconde. Il les mettra de nouveau en marche avant l'atterrissage, lorsque la vitesse sera descendue à quelques centaines de mètres par seconde, a précisé Hans Koenigsmann.

Équivalent d'un immeuble de 14 étages

Contrôler le premier étage de Falcon qui mesure l'équivalent d'un immeuble de 14 étages est extrêmement difficile, a souligné à plusieurs reprises SpaceX, basée en Californie.

Pour Hans Koenigsmann, l'atterrissage brutal du premier étage de Falcon 9 en janvier, après le lancement de la capsule Dragon pour une cinquième mission d'approvisionnement de la Station spatiale internationale, n'a pas vraiment été un échec.

«Nous avons été près et je ne vois pas cela du tout comme un échec, mais comme une étape dans le développement de la technologie pour réussir un atterrissage parfait», a-t-il souligné samedi.

Quant au satellite de prévision des vents solaires et également d'observation de la Terre, il se séparera du second étage de Falcon 9 quelque 35 minutes après le lancement. Il se placera 110 jours plus tard sur le point Lagrange 1, un endroit stable de l'espace situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre.

L'orbite «Lagrange 1 est idéale pour surveiller le soleil, car le flot constant de particules ou vent solaire atteint ce point environ une heure avant de frapper l'atmosphère terrestre», a expliqué la Nasa.

Le satellite transporte cinq instruments, dont trois pour traquer les vents solaires et les éjections de masse coronale du soleil qui peuvent provoquer de fortes perturbations électro-magnétiques sur Terre, endommageant les satellites et perturbant les télécommunications.

Les deux autres instruments, dont une caméra, sont destinés à l'observation de la Terre.