Les six astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) sont en sécurité et se sont réfugiés dans le segment russe après le déclenchement d'une alarme dans le segment américain de l'avant-poste orbital, a indiqué la NASA mercredi.

Mais celle-ci n'a pas pu confirmer qu'une fuite d'ammoniac dans la station était la cause du déclenchement de l'alarme, comme l'avait annoncé un peu plus tôt l'agence spatiale russe.

«Les contrôleurs de vol de l'ISS ne savent pas si l'alarme a été déclenchée par un pic de pression, un capteur défectueux ou un problème informatique», a précisé la NASA sur son compte Twitter .

«Les contrôleurs du Centre spatial à Houston ont vu une augmentation de la pression dans l'eau du système de contrôle de la température B, et ont ensuite observé une augmentation de la pression dans la cabine qui pourrait indiquer, dans le pire des scénarios, une fuite d'ammoniac», a encore expliqué la NASA sur son site internet.

Par mesure de précaution, il a donc été demandé aux membres de l'équipage de s'isoler dans le segment russe pendant que les équipes au sol évaluent la situation. Les équipements non essentiels de la station ont aussi été éteints.

Dans des échanges, peu après 7h, entre le centre spatial américain et le commandant de l'équipage Barry Wilmore, la NASA a indiqué qu'elle n'avait pas de confirmation du fait que l'alarme avait effectivement été déclenchée par une fuite d'ammoniac.

Son homologue russe avait indiqué auparavant qu'une fuite de substance toxique issue de ce circuit de refroidissement, apparemment de l'ammoniac, avait forcé les astronautes à évacuer le segment américain de l'ISS.

«Une substance toxique a été émise depuis un circuit de refroidissement dans l'atmosphère de la station dans le segment américain de l'ISS vers 3h44 (heure de Montréal)», avait indiqué l'agence Roskosmos dans un communiqué.

Un représentant avait précisé qu'il s'agissait apparemment d'ammoniac, un gaz incolore qui brûle les yeux et les poumons.

Aucune fuite détectée

«La situation est compliquée, mais sous contrôle. De telles fuites d'ammoniac sont déjà survenues dans le passé», avait expliqué ce représentant de Roskosmos, précisant qu'une sortie dans l'espace pourrait être nécessaire pour réparer une telle fuite.

Toutefois, Rob Navias, un commentateur de la NASA a affirmé sur la chaîne de télévision de l'agence spatiale américaine peu après que si une alarme s'était bien déclenchée, «aucune donnée» ne montrait pour le moment qu'une fuite d'ammoniac avait effectivement été détectée.

La Russie fournit à la station son principal module, où se situent les moteurs-fusées, et les vaisseaux russes Soyouz sont, depuis l'arrêt des navettes spatiales américaines, le seul moyen d'acheminer et de rapatrier les équipages de l'ISS.

Seize pays participent à l'ISS, avant-poste et laboratoire spatial mis en orbite en 1998 qui a coûté au total cent milliards de dollars, financés pour l'essentiel par la Russie et les États-Unis. Comme la Russie, l'Europe ne s'est pas non plus encore engagée à financer l'ISS après 2020.

Cet incident pourrait entre autres retarder le retour sur Terre de la capsule Dragon, de la société américaine SpaceX, qui a ravitaillé la station plus tôt cette semaine.

L'ISS est l'un des rares domaines de la coopération russo-américaine qui n'a pas souffert de la dégradation des relations entre les deux pays suite à la crise en Ukraine, qui a poussé les Occidentaux à adopter des sanctions économiques sans précédent envers la Russie.

L'équipage de l'ISS comprend actuellement six membres, deux Américains (le commandant Barry Wilmore et Terry Virts), trois Russes (Elena Serova, Alexander Samokutyaev et Anton Shkaplerov) et une Italienne (Samantha Cristoforetti).