Des molécules d'ADN attachées à différents endroits sur une capsule lancée dans l'espace à bord d'une fusée ont survécu même au retour dans l'atmosphère terrestre malgré le fait d'avoir subi des températures très élevées, selon une recherche publiée mercredi.

Cette expérience, menée lors d'une mission européenne Texus en mars 2011, a montré qu'après le lancement, un vol dans l'espace, une ré-entrée dans l'atmosphère et un atterrissage de la capsule, les molécules d'ADN se trouvaient encore sur la capsule.

Autre surprise pour les scientifiques, l'ADN qui avait survécu était encore capable de transférer des informations génétiques à des cellules de bactérie et de tissus conjonctifs.

«Cette recherche fournit des preuves expérimentales que l'information génétique de l'ADN peut survivre à des conditions extrêmes de l'espace et à un retour dans les couches denses de l'atmosphère» où le frottement à grande vitesse sur la capsule peut faire monter la température jusqu'à 1000 degrés, explique le professeur Oliver Ullrich, de l'Institut d'Anatomie de l'Université de Zurich, co-auteur de cette recherche.

«Des biosignatures sont des molécules qui peuvent prouver l'existence de la vie extraterrestre dans le passé ou dans le présent», explique la professeur Cora Thiel de l'Université de Zurich, autre co-auteur de cette découverte publiée dans la revue américaine PLOS ONE.

Initialement cette expérience était censée vérifier la stabilité des biomarqueurs durant des vols spatiaux et la ré-entrée dans l'atmosphère.

Ces deux chercheurs ont été totalement surpris par les résultats.

Nombre de scientifiques pensent que de l'ADN venant de l'espace peut probablement parvenir intact sur la Terre, transporté par des matériaux extraterrestres comme la poussière cosmique et des météorites, dont environ cent tonnes frappent notre planète quotidiennement.

Cette extraordinaire stabilité de l'ADN «montre aussi qu'il n'est pas du tout impossible que malgré toutes les précautions prises, nos vaisseaux spatiaux puissent transporter de l'ADN terrestre sur d'autres planètes comme Mars», relève le professeur Ullrich. Vu ce risque «nous devons éviter une telle contamination dans notre recherche pour une vie extraterrestre».