Le lancement d'un satellite canadien à bord d'une fusée russe, repoussé en raison des tensions en Ukraine, doit finalement avoir lieu, une année plus tard que prévu.

Ce satellite de communications, dénommé M3M, décollera de l'Inde en juillet prochain.

L'annonce de la signature d'une entente avec l'Inde a été effectuée lors du Congrès astronautique international à Toronto, quelques jours après que le Canada eut refusé de permettre aux délégués russes de participer à ce prestigieux symposium qui a ouvert ses portes lundi. Cette mise à l'écart a mis Moscou en colère, et le Kremlin a affirmé que le tout nuisait à la coopération internationale dans l'espace.

Selon les Russes, le geste découle d'une politisation de l'exploration spatiale en lien avec le conflit en Ukraine, où les combats font rage depuis l'invasion russe en Crimée, en mars. Ottawa a également refusé de fournir des visas à certains délégués chinois.

L'entreprise COM DEV Internationale, sise à Cambridge, en Ontario, est parvenue à une entente avec Antrix, le bras commercial de l'agence spatiale indienne, afin de lancer le satellite. Sur son site Internet, l'Agence spatiale canadienne précise que le M3M a été construit pour répondre aux demandes de la Défense et assurer la souveraineté nationale.

L'engin devait d'abord être lancé à bord d'une fusée Soyouz en juillet dernier, mais Ottawa a décidé en avril de ne pas aller de l'avant avec cette démarche.

«Cette décision du gouvernement canadien était basée, je dirais, sur la situation politique en vigueur», a indiqué jeudi le président de COM DEV Michael Pley. «Il y a clairement un lien avec ce qui se produit en Ukraine.»

Selon lui, le satellite sera lancé à l'aide d'un véhicule indien.

«Nous pensons que le tout aura lieu vers la fin du troisième trimestre de 2015, soit vers juillet», a-t-il poursuivi.

Toujours selon M. Pley, le gouvernement canadien paiera le nouveau lancement, bien qu'il n'ait pas donné de montant précis.

Son entreprise a été sélectionnée par le gouvernement dans le cadre d'un contrat évalué à 21 millions $.

Selon l'Agence spatiale canadienne, le satellite sera employé pour gérer le transport maritime en eaux canadiennes.