Des astronomes ont détecté la présence de vapeur d'eau dans l'atmosphère d'une exoplanète lointaine de la taille de Neptune, soit quatre fois celle de la Terre: une bonne nouvelle pour les scientifiques qui pistent les molécules d'eau dans l'univers, à la recherche de signes de vie potentiels.

Les exoplanètes sont des planètes en orbite autour d'une autre étoile que le Soleil. Elles se comptent par milliers. Leur composition atmosphérique peut apporter des indices sur leur formation et leur évolution.

Jusqu'à présent, les astronomes étaient seulement parvenus à mesurer la composition de l'atmosphère de grandes exoplanètes, de taille comparable à celle de Jupiter, géante gazeuse qui est la plus grosse planète de notre système solaire, rappelle la revue scientifique Nature qui publie l'étude.

«Ces nouvelles mesures marquent une avancée pour sonder les atmosphères de planètes plus petites», ajoute Nature. L'étude a été réalisée par une équipe menée par Drake Deming et Jonathan Fraine de l'Université du Maryland (États-Unis).

Nommée HAT-P-11b, l'exoplanète en question est située à environ 124 années-lumière de la Terre dans la constellation Cygnus. Une année-lumière équivaut à 9460 milliards de km.

HAT-P-11be a été baptisée ainsi, car elle a été découverte grâce au réseau de télescopes HAT (Hungarian Automated Telescope).

HAT-P-11b est «la planète la plus petite et la plus froide à présenter des molécules d'eau détectables», souligne l'étude. Elle fait environ quatre fois le rayon de la terre, mais 26 fois sa masse. En taille, elle est proche de Neptune, la planète du système solaire la plus éloignée de notre astre.

Mais elle est bien plus proche de son étoile et donc beaucoup plus chaude (environ 600 degrés Celsius).

Pour mener leur travail de détectives, les chercheurs ont scruté l'exoplanète à partir d'informations recueillies par les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer de la NASA. Ils ont comparé ces données avec les observations du télescope spatial Kepler de la NASA lancé à la recherche d'exoplanètes.

«Une pièce du puzzle»

Lorsqu'une planète transite devant son étoile hôte, son atmosphère absorbe certains rayons de lumière. Grâce à la spectroscopie, il est possible de mesurer ce phénomène et de déterminer quels éléments chimiques se trouvent dans l'atmosphère.

Plus la planète est petite, plus la recherche est délicate. Jusqu'à présent, quatre exoplanètes de la taille de Neptune ou plus petite avaient été observées alors qu'elles passaient devant leur étoile, mais aucun signe d'absorption n'avait pu être mis en évidence sans doute à cause d'épais nuages, souligne Eliza Kempton, du Grinnell College dans l'Iowa (USA) dans un commentaire publié par Nature.

HAT-P-11b, elle, n'a pas ce problème. Son atmosphère ne présente pas de nuages à haute altitude et les chercheurs ont pu établir qu'elle contenait de la vapeur d'eau. «Selon l'étude, sa composition pourrait être proche de celle des planètes géantes de notre système solaire: essentiellement de l'hydrogène avec des traces d'atomes plus lourds comme de l'oxygène sous forme de vapeur d'eau», relève Mme Kempton.

Les astronomes traquent la présence d'eau sur les exoplanètes, car c'est une condition nécessaire - mais pas suffisante - pour permettre à la vie d'apparaître.

Les chercheurs veulent aussi tester l'hypothèse selon laquelle d'autres planètes se sont formées de la même façon que celles de notre système solaire.

«Trouver de la vapeur d'eau et de l'hydrogène sur HAT-P-11b «est une pièce clef du puzzle», cohérente avec les principales idées des astronomes sur la formation des planètes, estime Drake Deming, qui a mené l'étude.