La vie de la Station Spatiale Internationale (ISS) est prolongée de 2020 à 2024, a annoncé mercredi la NASA qui a souligné l'importance de l'avant-poste orbital pour la recherche scientifique et l'exploration humaine de l'espace.

«Je pense que c'est une annonce formidable pour nous ici dans le monde de la Station spatiale internationale», a déclaré William Gerstenmaier, administrateur adjoint de la NASA pour l'exploration spatiale habitée lors d'une conférence de presse.

Des précisions quant à cette décision seront fournies ultérieurement dans la journée par la Maison-Blanche et le patron de la NASA Charles Bolden, a-t-il aussi indiqué.

Le premier module de l'avant poste orbital de 100 milliards de dollars au total a été mis sur orbite en 1998. La Station d'une masse aujourd'hui de 419 tonnes et de 100 mètres de longueur avec un espace habitable équivalent à un Boeing 747, devait initialement être utilisée jusqu'en 2016 et avait été prolongée une première fois de quatre ans en 2010 par le président Barack Obama.

Au total, seize pays participent à l'ISS dont notamment les États-Unis, la Russie, le Japon, plusieurs nations européennes et le Canada.

Un équipage de six astronautes occupe en permanence la structure avec des rotations allant jusqu'à six mois.

Cette décision de prolonger une seconde fois de quatre ans la vie de l'ISS est fondée sur le potentiel scientifique que permet une utilisation prolongée de ce laboratoire, le plus grand jamais mis sur orbite, a expliqué David Weaver, le directeur de la communication de la NASA.

«Je pense que nous commençons à voir les retombées bénéfiques de la Station qui ont des applications directes pour le public ici sur la Terre», a assuré William Gerstenmaier citant le secteur pharmaceutique et l'étude du changement climatique sur la planète.

Le fait de prolonger la vie de l'ISS va encourager les industries offrant des services de transport orbital de fret et de personnes comme SpaceX.

«Le secteur commercial voit ainsi ce marché s'étendre», a dit le responsable de la NASA.

«Cela aidera aussi des entreprises à mener plus d'expériences en microgravité pour évaluer le potentiel commercial», a-t-il ajouté. «C'est emballant!», s'est réjoui M. Gerstenmaier.

Il a enfin insisté sur l'importance de l'ISS pour préparer les astronautes aux expéditions de longue durée dans l'espace comme Mars.

«Nous avons beaucoup à apprendre sur les effets de la microgravité sur le corps humain pendant de longues périodes», a-t-il poursuivi.

M. Gersteinmaier a aussi noté que l'ISS avait techniquement une espérance de vie allant jusqu'à 2028 et que la décision de prolonger son  utilisation jusqu'en 2024 avait été prise en étroite consultation avec les partenaires internationaux des États-Unis.

Ce prolongement ne nécessitera pas de fonds supplémentaires aux États-Unis, qui financent la plus grande partie de la Station vu que le budget de fonctionnement de trois milliards de dollars par an a déjà été octroyé jusqu'en 2020.

La NASA avait encouragé et aidé le secteur privé à développer des moyens de transport pour acheminer ses astronautes à l'ISS dans la perspective de la fin du programme des navettes spatiales en 2011 qui a permis de construire l'ISS.

Désormais SpaceX et Orbital Science acheminent du fret à l'ISS aux termes de contrat de 1,6 et 1,9 milliard de dollars respectivement.

Pour le fret, la Nasa utilise également les vaisseaux automatiques européens ATV, japonais HTV et russe Progress, qui sont détruits dans l'atmosphère après leur mission.

SpaceX, Boeing et Sierra Nevada ont aussi été retenus par la Nasa pour développer chacun un vaisseau privé de transport de personnes vers la Station.

En attendant, les États-Unis dépendent des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS et payent 70,7 millions de dollars le siège.