Le Canada pourrait envoyer un astronaute sur la Lune pour la première fois, dans le cadre d'un ambitieux projet à long terme élaboré par un groupe d'agences spatiales internationales.

Le projet Global Exploration Roadmap, échafaudé par plus d'une dizaine d'agences spatiales, comprend un retour sur la lune d'ici 20 ans.

Le Canada fait partie des 14 agences du groupe international de coordination de l'exploration spatiale, qui a commencé à dessiner cette stratégie en 2007. La première feuille de route a été publiée en 2011 et la dernière mise à jour a été rendue publique la semaine dernière.

Une phase initiale de ce projet mettrait en orbite autour de la lune une nouvelle station spatiale, laquelle servirait de point d'arrêt pour les astronautes.

Le directeur du développement de l'exploration spatiale à l'Agence spatiale canadienne, Jean-Claude Piedboeuf, affirme que les agences spatiales s'entendent sur le fait qu'un retour sur la lune est en fait un tremplin pour la prochaine étape: aller sur Mars.

Le projet prévoit donc des missions humaines dans les environs et sur la surface de la Lune jusqu'en 2030, après quoi l'objectif sera d'atteindre la planète rouge.

«Il faut d'abord maîtriser comment atterrir sur une planète, et la Lune pourrait servir à bâtir une expertise à long terme: avoir un habitat, extraire des ressources lunaires pour générer du carburant. On pense à plus long terme que pour des missions ponctuelles, comme c'était le cas pour Apollo», explique M. Piedboeuf à La Presse Canadienne.

Il croit que des astronautes pourraient mettre le pied sur la Lune dans environ 15 ans. Il s'agirait alors du premier humain à visiter l'astre depuis que la NASA a envoyé Eugene Cernan et Harrison Schmidt y passer 75 heures, en 1972.

Et cette fois, il pourrait y avoir des Canadiens, grâce à la spécialité locale: la robotique.

«Le Canada pourrait avoir un astronaute qui serait dans l'espace lunaire, soit en orbite ou sur la lune, et qui pourrait faire fonctionner un rover canadien. De la même façon que, maintenant, les astronautes actionnent un bras canadien sur la Station spatiale, on prévoit faire le même type de chose sur la Lune», expose M. Piedboeuf.

La première escale sur la route vers Mars, la Station spatiale internationale, continuera d'être habitée jusqu'en 2020, au moins.

«Pour les dix prochaines années, les vols spatiaux habités continueront de se faire en orbite autour de la Terre. Mais peut-être qu'autour de 2025, on pourra commencer à penser à mettre des humains en orbite autour de la Lune pour qu'ils y fassent les mêmes activités, puis commencer à s'installer sur la surface de la Lune», affirme M. Piedboeuf.