Le Muséum d'histoire naturelle de Vienne (NHM), un des plus importants musées de la capitale autrichienne, expose à partir de mercredi trois échantillons de roche lunaire, dont un morceau de 84 grammes de basalte vieux de 3,3 milliards d'années.

«En Europe, il y a onze institutions qui exposent des échantillons de Lune, dont un en France à Toulouse, mais dans des endroits pas forcément connus du public. Ici, l'accès est plus large», explique à l'AFP le Français Ludovic Ferrière, conservateur de la collection de roches du Muséum et co-conservateur de la collection de météorites.

«Notre collection est plutôt riche en échantillons de Mars, mais pauvre en ce qui concerne la Lune», précise-t-il.

Les trois échantillons exposés de façon permanente à partir de mercredi proviennent d'un prêt conclu avec la NASA, dont le directeur Charles Bolden était à Vienne mardi lors de la présentation. L'institution américaine est la seule à disposer de roches lunaires (381,7 kg), récoltées au cours de six missions entre 1969 et 1972.

Les roches exposées à Vienne ont été récupérées lors des missions Apollo 15 et 17, qui se sont déroulées en 1971 et 1972.

Montrée au public dans la salle des météorites du NHM qui constitue, avec 1100 météorites, la plus grande exposition au monde, la principale nouveauté est une pierre de lune de 84 grammes de basalte, vieille de 3,3 milliards d'années.

«Pour la petite histoire, le morceau exposé provient du coeur d'une roche de 9,6 kg ramenée en 1971», détaille le Français.

Les deux autres échantillons sont des éléments du sol de la lune, et plus précisément des verres volcaniques.

«Certaines sphères sont de couleur vertes et ont été amassées lors de la Mission Apollo 15, alors que d'autres sont d'une couleur plus orangée sombre, marron, et proviennent d'Apollo 17», ajoute-il. Au total, la NASA a envoyé 5,9 grammes pour ces deux exemplaires de sol lunaire, mais seuls entre 2,6 et 2,8 grammes sont exposés, après avoir été tamisés.

Chaque échantillon prélevé sur la Lune a été répertorié par la NASA, ce qui permet au visiteur de l'exposition de localiser physiquement l'endroit, sur une reproduction d'une demie Lune proposée dans la pièce.

Le prêt de la NASA doit être en théorie reconduit tous les cinq ans.